Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/262

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

VII. On peut encore expliquer de cette seconde manière les paroles précitées. Nous demandons que Dieu bénisse, inscrive et ratifie cette offrande, c’est-à-dire qu’il la consacre, qu’il l’approuve, qu’il lui assure la valeur d’une hostie raisonnable et d’un sacrifice agréable, de sorte que, pour nous, c’est-à-dire pour notre salut, le pain devienne le corps, le vin devienne le sang de ton très-cher Fils Jésus-Christ, notre Seigneur, car le Fils est le bien-aimé du Père, comme le Père l’a attesté lui-même du haut des cieux, en disant : « Celui-ci est mon Fils bien aimé, etc. ; » et nous, de notre côté, nous devons l’aimer, parce que, le premier, il nous a aimés et a souffert pour nous.

VIII. Troisièmement, de cette manière : Nous te prions, ô Dieu ! de daigner bénir cette offrande, c’est-à-dire de la bénir spirituellement, ainsi que, par la vertu de notre Père, fut béni le fruit de la vierge Marie ; de l’inscrire, c’est-à-dire de la rendre telle qu’elle ne puisse jamais sortir de la mémoire ; de la ratifier, c’est-à-dire telle qu’elle s’accorde avec ton bon plaisir ; raisonnable, c’est-à-dire telle qu’elle s’accorde avec ta divine raison.

IX. Car il y a une différence entre raisonnable et rationel. On appelle raisonnable ce qui procède de la raison, rationel (rationale) ce qui est conforme à la raison ; d’où ce livre est appelé Rational, parce qu’il contient les raisons des cérémonies qui ont lieu dans les offices de l’Eglise ; acceptable, c’est-à-dire afin que par elle nous te soyons agréables, ô Dieu !

X. Quatrièmement, on peut encore expliquer ainsi ces paroles : « digneris facere benedictam, daigne bénir, etc., » c’est-à- dire remplir de l’Esprit saint ; ad scriptam, l’ajouter à ta divinité ; ratam, la ratifier, c’est-à-dire dans la vérité, afin que, par sa solidité, cette offrande suffise à notre salut ; rationabilem (raisonnable), c’est-à-dire raisonnable dans notre foi ; acceptabilem (accceptable) dans notre dévotion.

XI. On peut encore expliquer ces paroles d’une cinquième manière : « Cette offrande, ô Dieu tout-puissant ! daigne la