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qu’on vit ce miracle, on arrêta que toujours, dans cette férie, on chanterait la messe de la bienheureuse Vierge.

XXXII. Il y a aussi une autre raison : c’est que, lorsque le Seigneur eut été crucifié et fut mort, que ses disciples s’enfuyaient et désespéraient de sa résurrection, en elle seule demeura toute la foi, en ce samedi ; car elle savait comment elle l’avait porté sans fatigue et enfanté, et voilà pourquoi elle était certaine qu’il était le Fils de Dieu et qu’il devait ressusciter le troisième jour d’entre les morts. Et c’est là la raison pour laquelle le jour du samedi, plus que tout autre jour, est propre à la bienheureuse Marie.

XXXIII. La troisième raison, c’est que le samedi est la porte et l’entrée au jour du dimanche. D’où vient que, lorsque nous sommes au samedi, nous sommes près du dimanche. Or, le jour du Seigneur est le jour du repos, et symbolise la vie éterternelle. De là vient que lorsque nous sommes dans la grâce de notre Seigneur nous sommes en quelque sorte devant la porte du paradis. Donc, comme la bienheureuse Vierge elle-même est pour nous la porte qui conduit au royaume des cieux, que symbolise le dimanche, voilà pourquoi nous solennisons sa mémoire dans la septième férie qui précède le dimanche.

XXXIV. Quatrièmement, afin que la solennité de la Mère soit continuée par celle du Fils. Cinquièmement, afin qu’une festivité ait lieu dans le jour où Dieu s’est reposé de tout ouvrage.

XXXV. Il est encore à remarquer que, dans l’office de la messe où l’on représente la passion du Christ, nous nous servons de trois espèces de langues, savoir : la grecque, l’hébraïque et la latine, pour rappeler que le titre de la croix du Christ fut écrit en ces trois langues (S. Jean, xix), et pour marquer que toute langue, que l’on entend par cette triplicité, doit louer et confesser Dieu, parce que N. S. J.-C. est dans la gloire de Dieu le Père ; car, quoiqu’il y ait beaucoup de sortes