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triomphent dans la patrie. Nous participons à une même communion, et nous honorons la mémoire des apôtres et des martyrs, surtout celle de la glorieuse vierge Marie, mère de Dieu, afin que par leurs suffrages nous arrivions de la foi à l’espérance, de la carrière au prix, du chemin à la patrie. On nomme en premier lieu la bienheureuse Marie, parce que c’est elle qui a mis au monde Celui qu’on doit offrir et qui est la véritable hostie. Dans le ciel, la Vierge tient le premier rang. On nomme ensuite les douze apôtres et les douze martyrs, qui tous furent les témoins de ce sacrifice, et scélèrent leur foi en la passion du Christ par leurs paroles et par le témoignage de leur sang répandu. Dans cette commémoration des saints, l’Église observe l’usage qu’elle a toujours eu depuis la plus haute antiquité, de rappeler dans ses prières la mémoire des patriarches, afin d’obtenir plus facilement par le suffrage de leurs mérites ce qu’elle implore. C’est ainsi que Moïse, en intercédant pour le peuple qui avait péché, rappela le souvenir des patriarches, en disant à Dieu : « Souviens-toi d’Abraham, d’Isaac et d’Israël, tes serviteurs. » C’est ainsi qu’on lit qu’Azarias pria dans la fournaise : « Nous t’en prions, Seigneur notre Dieu, ne retire pas de nous ta miséricorde, à cause d’Abraham, ton bien-aimé ; d’Isaac, ton serviteur, et d’Israël, ton saint. » Et parce qu’en dehors de l’unité de l’Eglise il n’y a pas lieu d’offrir un sacrifice d’union, voilà pourquoi nous participons à la mémoire des saints dans le sacrifîce de l’autel, pour offrir ce sacrifice en communion avec les saints.

IV. Car, de même que le pain se compose d’un grand nombre de grains de blé, et le corps de l’homme de beaucoup de membres, ainsi l’Église, qui est une, compte dans son sein la multitude des fidèles. Il est écrit : « Nul étranger ne mangera de ces choses, parce qu’elles sont saintes. » C’est pourquoi nous ne recevons pour manger l’Agneau que celui-là seul qui fait partie de notre maison, c’est-à-dire tout serviteur de la foi ; depuis le prince jusqu’à l’homme du peuple, depuis le peuple