Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/228

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plus noble que le corps, autant nous confessons plus dévotement le Seigneur de cœur que de bouche ; on parlera de cela à la fin de la préface de la cinquième partie.

XI. Par ces paroles et par les gestes qui les accompagnent, à partir du Sanctus on représente la passion du Christ. Quand le diacre et le sous-diacre vont derrière l’évêque ou le prêtre, ils figurent la fuite des apôtres lors de la passion du Christ, comme on l’a dit au chapitre de l’Oblation. S’il en est qui se tiennent debout derrière l’autel, les yeux fixés sur l’évêque, ils représentent les femmes qui virent la passion de loin. Tous ceux qui sont derrière l’évêque ou derrière l’autel s’inclinent, par respect pour la majesté divine et l’incarnation du Seigneur, célébrées par le chant des anges et des hommes. L’ordre des anges, en disant : « Saint, saint, saint le Seigneur Dieu des armées, » fait entrer en scène la majesté divine ; l’ordre des hommes, en disant : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, » représente l’avénement corporel du Christ. Cette inclinaison figure aussi la tristesse que les disciples ressentirent de la mort du Christ ; ils n’osaient pas se lever et confesser qu’ils étaient ses disciples ; voilà pourquoi on se tient incliné jusqu’au moment où le célébrant dit : « Délivre-nous du mal. » Il était inutile qu’ils se levassent avant la lumière, c’est-à-dire qu’ils se glorifiassent d’appartenir au Christ avant sa résurrection, qui les délivra de toutes leurs angoisses. De là vient que cette demande est la septième dans l’oraison dominicale ; le nombre sept est le complément de cette prière. On a parlé de cela au chapitre qui a pour titre : Comment l’Evêque ou le Prêtre et ses Ministres doivent se tenir devant l’autel.