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dit saint Luc, que Jésus monta dans une grande chambre haute, toute meublée, où il parla beaucoup avec ses disciples, et, ayant rendu grâces, il chanta à Dieu le Père cette hymne dont parle saint Mathieu en ces termes : « Et, ayant chanté le cantique d’action de grâces, ils allèrent à la montagne des Oliviers. » Donc le Dominus vobiscum représente la prière que le Christ fit avec ses disciples ; le Sursum corda c’est quand il monta au cénacle. Au Sursum corda nous nous levons pour confesser le Fils, et nous implorons le ministère des anges, que nous prions de recevoir nos vœux et de les porter à Dieu. En disant Grattas agamus, nous rendons grâces au Christ et nous invitons le peuple à remercier Dieu le Père par son Fils, qui nous a rachetés et qui nous a admis à le louer avec les anges. Le prêtre dit au peuple Sursum (en haut) ! c’est-à-dire qu’il les exhorte à s’élever au-dessus d’eux-mêmes, ou à élever leurs cœurs vers Dieu, selon ce conseil de l’Apôtre « Recherchez ce qui est dans le ciel, et non ce qui est sur la terre. » En effet, parmi tout ce qui couvre la terre on ne peut rien offrir à Dieu qui soit digne de lui ; « et où est ton trésor là est aussi ton cœur. » En effet, il y a beaucoup d’hommes qui parlent du ciel de bouche, dont le cœur est attaché à la terre ; c’est à ces hommes que le Seigneur adresse ce reproche par l’organe du Prophète : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. » Quand le chœur répond, il déclare qu’il a reçu les avis du prêtre en disant : « Nous avons nos cœurs vers le Seigneur. » Et le peuple veillera avec soin à ce que son cœur ne s’abaisse pas jusqu’à la terre, afin de ne pas mentir d’une manière condamnable. Le prêtre, à son tour après avoir rendu les autres attentifs et dévots, nous exhorte à rendre grâces au Seigneur notre Dieu, parce qu’il est Dieu, c’est-à-dire créateur ; il est aussi Seigneur, parce qu’il est rédempteur ; enfin, il est le Seigneur notre Dieu parce qu’il est notre sauveur, et il sera vraiment notre Dieu quand il sera tout pour nous, c’est-à-dire quand sa possession nous tiendra lieu de tout.