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l’archidiacre, le Christ ; le prêtre ou l’évêque, Dieu le Père.

XXVI. Or, le sous-diacre porte le calice à gauche, parce que le Christ a bu de l’eau du torrent en son chemin, c’est-à-dire qu’il a souffert la passion en cette vie ; on porte la patène à droite, parce que par la croix il est parvenu à la gloire : c’est pourquoi Dieu l’a exalté ; avec le corporal par-dessus, parce que l’Église ne cesse d’imiter sa passion. On blanchit le corporal ; et l’Église se moule sur le Christ, à travers un grand nombre de tribulations. Notre sous-diacre, c’est-à-dire le Christ, a porté la patène avec le calice, quand il a porté la croix dans sa passion.

XXVII. Le premier chantre apporte l’hostie couverte d’un linge, et la burette au vin, parce que la primitive Église reçut des Juifs la foi de la passion, avec tout le dévouement (devotione) de son ame. Il ne porte pas l’hostie dans ses mains nues, mais avec un linge blanc ou une serviette propre et pure, pour marquer que le corps du Christ n’est dignement reçu que par ceux qui crucifient leur chair avec ses vices et ses concupiscences.

XXVIII. L’autre chantre qui apporte l’eau que le diacre mêle avec le vin et qu’il présente au prêtre ou à l’évêque, c’est la gentilité qui a offert la multitude de ses peuples que le Christ a offerts à son tour à Dieu le Père dans sa passion. On peut encore dire avec justesse que l’autel est la table du Seigneur, autour de laquelle il mangeait avec ses disciples ; la pierre consacrée, la croix ; le calice, le sépulcre ou la passion du Christ, dont on a parlé dans la première partie, au chapitre des Peintures ; et la patène, qui vient de patere, signifie un cœur large et vaste. Sur cette patène, c’est-à-dire sur l’étendue de la charité, on doit offrir le sacrifice de la justice, afin que l’holocauste de l’ame soit agréable à Dieu. Les apôtres avaient cette largeur du cœur, lorsque Pierre disait : « S’il me fallait mourir avec toi, je ne te renierais point. » Tous les apôtres dirent aussi la même chose au Christ. Mais cette ampleur du cœur les