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comme on le dira au chapitre de l’Oblation. C’est comme si chaque personne qui va à l’offrande disait : « Je crois, et je complète par des œuvres la foi dont j’ai fait profession dans le symbole, et je m’unis à la prière du prêtre. » C’est pourquoi le prêtre offre aussitôt les dons qu’il doit consacrer.

IV. Et remarque comme les versets que les anciens pères avaient réunis avec beaucoup de soin sont omis aujourd’hui en beaucoup d’endroits, et c’est autant pour abréger l’offertoire que pour que les assistants du célébrant et le peuple vaquent plus librement aux oblations, à la prière et au sacrement de l’autel. C’est aussi parce que, comme dit Augustin (xii dist. Omnia), Dieu a voulu, dans sa miséricorde, que la religion chrétienne fût entourée de très-peu de mystères, et que ses cérémonies fussent très à découvert. Selon Jérôme (De consec., dist. v, Non mediocriter), il vaut mieux chanter cinq psaumes avec un cœur joyeux, que tout le psautier avec ennui ; car ce n’est pas la multitude des prières qui touche le cœur de Dieu. On ne chante plus aujourd’hui les versets qu’à l’offertoire de la messe des Morts, parce que cet office ne suit pas la règle des autres offices en beaucoup de parties.

V. Or, on doit aux patriarches la coutume de chanter l’offertoire, parce que (comme on l’a dit plus haut), quand ils faisaient leurs offrandes au Seigneur, ils sonnaient de la trompette ; car Dieu aime celui qui donne avec joie (XXIII, q. vi, §) C’est aux patriarches que Salomon, lors de la dédicace du temple et de l’autel, prit l’idée d’offrir avec une grande solennité une innombrable multitude d’holocaustes ; cette idée lui avait été aussi inspirée par l’exemple de Moïse, au-devant duquel tout le peuple accourut pour offrir des présents à Dieu quand il descendait de la montagne en saluant le peuple et en priant pour lui.

VI. On chante encore l’offertoire pendant l’offrande, en mémoire du bonheur avec lequel le peuple israélite offrit ses deniers pour la construction du tabernacle, ou plutôt pour mar-