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CHAPITRE XXVI.
DE LA PRÉDICATION.


I. Comme, ainsi que nous l’avons dit ci-dessus, l’évangile est une prédication, et le symbole une profession de foi, voilà pourquoi, après ce dernier, on prêche au peuple la parole de l’évangile et du symbole, ou bien on lui explique le Nouveau et l’Ancien-Testament. Cet usage est tiré du livre de Néhémie, au commencement duquel on lit ces mots : « Les lévites lurent dans le livre de la loi. » Néhémie, prêtre de Dieu, et Esdras, docteur de la loi, expliquaient toutes choses au peuple. En outre, anciennement on avertissait ceux qui avaient de la haine contre leurs frères de se raccommoder avant de communier, et d’être purs devant leur Sauveur, qui connaît le secret des cœurs. De cet usage prit naissance dans l’Église celui de prêcher. De là vient aussi que la prière que l’on dit à prime et aux autres heures à voix basse se dit à la messe à haute et intelligible voix, parce qu’elle renferme une sorte d’admonition fraternelle. Cependant on chante communément le symbole après la prédication, parce que l’Église s’engage par là à observer la foi qu’on vient de prêcher.

II. Et, comme la charge de prêcher est un privilège, nul ne doit prêcher s’il n’en a reçu commission, ou si cela n’entre pas dans ses attributions, selon cette parole de l’Apôtre : « Com « ment les prédicateurs prêcheront-ils, s’ils ne sont envoyés ? » Extra De hæreticis, cum ex injuncto). Et voilà pourquoi celui qui doit prêcher en demande la permission, en disant : « Bénis-moi. Seigneur. »

III. Le prédicateur doit se placer sur un lieu élevé, comme le diacre lorsqu’il lit l’évangile, et cela pour les raisons indi-