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marquer que, de même que l’ame ne vit pas sans le corps, ainsi les choses de l’esprit ne peuveut subsister longtemps sans l’assistance des choses du temps. On termine l’évangile en élevant la voix à la fin, comme on l’a dit à l’article de l’Épître, et, sitôt qu’il est achevé, le diacre se munit du signe de la croix, pour que le diable ne dérobe pas la semence de l’Évangile, qu’il vient de prendre d’un vase scellé (vase signato).

XXX. Et ensuite il baise l’évangile pour montrer qu’il a annoncé la bonne nouvelle par charité et amour. Les auditeurs se tournent vers l’orient, comme du côté de Jérusalem, pour rendre grâces à Dieu de ce que l’Évangile nous est venu de là, selon ce que dit le Seigneur dans l’Évangile : « Vous me rendrez témoignage de ces paroles parmi toutes les nations, en commençant par Jérusalem ; » et ils se munissent du signe de la croix sur la poitrine, contre le diable, de peur que la parole de Dieu soit étouffée en eux. D’où vient que [saint] Luc dit, chapitre viii : « Les oiseaux du ciel l’ont mangée. » C’est aussi pour que le diable ne ravisse pas de leurs cœurs la parole du Seigneur, comme s’ils disaient : « Que Dieu nous fasse persévérer dans la doctrine du Christ, » et pour signifier qu’ils ont dans leur cœur ce qu’exprime leur bouche. Ce que l’on désigne d’une manière encore plus claire en certaines églises où, quand l’évangile est fini, on dit Amen. Et à juste titre, comme si l’on disait : « Ce qui est dit dans l’Évangile est vrai ; » et cette pratique est contre certains hérétiques, qui, après avoir lu l’Évangile, disent en quelque sorte : « C’est faux, » par la contradiction de leur doctrine et de leur vie avec l’Évangile lui-même. Amen veut dire aussi : « Qu’il nous advienne ce que le Seigneur promet dans l’Évangile, » selon cette parole de Néhémias, chapitre viii : « Esdras bénit le Seigneur, le grand Dieu ; et tout le peuple, levant les mais en haut, répondit : « Amen, amen. Et, s’étant prosternés en terre, ils adorèrent Dieu. » Dans d’autres églises on dit : Deo gratias, comme cela a lieu après quelque leçon (ou lecture), ou le capitule.