Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/146

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sortait de lui une vertu qui les guérissait tous. » Ensuite, le prêtre ou l’évêque fait précéder le diacre de deux acolytes portant des cierges et de l’encens, pour montrer que le Christ envoyait devant lui deux par deux ses apôtres dans toute ville ou pays où il devait aller lui-même, portant devant lui l’éclat des miracles et le parfum des vertus. D’où vient qu’à leur retour ils lui dirent : « Seigneur, les démons se soumettent à nous en nous entendant prononcer ton nom. » C’est avec juste raison que les apôtres sont représentés ici comme la face même du Christ, car ils montraient aux peuples le modèle de sa doctrine ; c’est pourquoi il leur disait : « Qui vous reçoit me reçoit. » Troisièmement, l’encensoir et les chandeliers précèdent le livre des évangiles, parce que les vertus et la réputation du Christ précédaient son enseignement, au rapport de l’évangéliste saint Luc : « Jésus s’en retourna en Galilée plein de la force de l’Esprit saint, et sa réputation se répandit dans tout le pays d’alentour, et il enseignait dans leurs synagogues. » Quatrièmement, à cause de ce qui a été dit dans la seconde partie, au chapitre de l’Acolyte.

XIV. Les deux cierges allumés désignent encore les docteurs de l’Église, par qui l’Église est illuminée, et la science qu’ils doivent avoir de l’Ancien et du Nouveau-Testament. Et l’on décore aussi ces cierges, la plupart du temps, de lignes de diverses couleurs, pour montrer que la très-sainte Écriture est expliquée de diverses manières par ces mêmes docteurs, comme on l’a dit au commencement de ce livre. Quand ces lignes sont d’or ou d’argent, elles marquent que l’on trouve dans ces docteurs l’or de la science (sapientiœ) et l’argent de l’éloquence.

XV. Ces mêmes cierges désignent aussi les deux Testaments, par lesquels le genre humain est illuminé ; ou bien la loi et les prophètes, que dans certaines églises, pendant la lecture de l’évangile, on met sur le pavé, parce que l’ombre de la loi et les énigmes des prophètes sont compris même par les plus petits (humilibus), avec le secours de la lumière de l’Évangile ;