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et de majesté. — Que la terre tressaille de joie, que toutes les îles se réjouissent. — Chantez dans de saints transports à la gloire de Dieu, vous tous habitants de la terre, etc. — Le juste fleurira comme le palmier, etc. — Dieu essuiera toutes les larmes de leurs yeux, et il n’y aura plus aussi là ni pleurs, ni cris, ni afflictions. »

VII. Le verset s’appelle ainsi du verbe revertere, retourner, revenir, parce que c’est par lui que nous retournons à l’Allelu-ia, et qu’il est ensuite suivi d’un autre Allelu-ia ; et il signifie qu’on doit joindre les œuvres aux paroles de louange, parce que celui qui cesse de faire bien ne loue pas bien Dieu. La répétition de l’Allelu-ia avec le neume symbolise la louange et la joie ineffable de la patrie. En quelques églises, l’Allelu-ia est chanté par des enfants, et le graduel par des hommes, pour marquer que Dieu tire sa plus parfaite louange de la bouche des enfants, es qui a fait dire au Psalmiste : « Enfants, louez le Seigneur, » dans un psaume qui a pour titre : Allelu-ia. Or, ceux qui sont enfants louent dignement le Christ, et ceux qui sont forts dans la foi et dans le support des adversités, qui peuvent combattre contre les Amalécites, ceux-là doivent chanter le graduel.

VIII. Sur quoi il est à noter que ce sont d’autres chantres qui dirigent les chants du chœur avec leur grande voix ; ils représentent les gouverneurs de l’Église, qui louent Dieu et invitent les autres de la voix et de l’exemple à le louer ; ces autres, ce sont les enfants qui chantent le graduel sur les degrés de l’autel ou en élevant successivement la voix (in gradibus). Les premiers marchent à grands pas de vertu en vertu, gravissant les degrés (gradibus) de la charité, et invitant les autres à la componction. En chantant le verset ils brûlent les pensées qui reviennent les assaillir, et en le terminant ils font entendre qu’ils ont combattu un bon combat et qu’ils ont achevé leur course. Dans d’autres églises, ce sont des hommes d’un âge mûr qui chantent ensemble l’Allelu-ia ou le trait au