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ceux qui l’ont commencé, et aussi parce qu’il marque la vie active, dans laquelle les saints s’exhortent mutuellement à tendre de tous leurs efforts à la vie éternelle. On peut cependant rapporter le répons à la réponse que firent les apôtres au Christ, quand il les appela à lui, en leur disant : « Venez à ma suite. » Ils répondirent à cette invitation non-seulement de bouche, mais d’action ; car, ayant tout abandonné, ils le suivirent et marchaient après le Seigneur comme des disciples à la suite de leur maître. On parlera de cela dans la préface de la cinquième partie.

VII. Le graduel ou répons est le symbole de ceux qui sont livrés au travail en cette vie, et c’est pourquoi on ne le dit pas dans les octaves de Pâques et de la Pentecôte, qui figurent l’éternel repos (octavœ) après notre résurrection, quand nous serons exempts de tout labeur, « Dieu essuiera toutes les larmes des yeux de ses saints. » C’est pourquoi dans le graduel nous semons, et dans l’Allelu-ia nous recueillons. Le verset du répons s’appelle ainsi, parce qu’il ramène (fit reversio) au répons, comme on le dira au chapitre de l’Allelu-ia. Le graduel signifie aussi la bonne œuvre et la vie présente, pendant laquelle nous semons et nous errons, en étrangers, loin du Seigneur, et le verset marque l’aide que le Seigneur nous donne.

VIII. On chante le verset après le graduel, parce que nous avons besoin d’aide aussi longtemps que nous serons retenus dans cette prison d’esclaves. Le graduel commence lentement (plane), afin que le verset ne monte pas trop, et cela marque ceux qui redoutent d’entrer en religion à cause de son austérité ; le verset qui monte haut désigne ceux qui s’élèvent en jeûnant, en priant et en faisant d’autres bonnes œuvres, sans redouter la chair, qu’ils mortifient avec ses vices et ses mauvais désirs. Ensuite, une seule voix chante le verset, pour avertir que chacun traîne (tractet) après lui sa fragilité. Et, quoique le verset soit chanté par un ténor, il ne s’entonne pas à voix haute ; ce qui signifie encore ceux qui, considérant leur