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Celui qui doit venir juger les vivants et les morts, et le monde par le feu. » De même, dans les instructions préliminaires (in catechismis), on dit aussi : Qui venturus est, etc. Et aussitôt que le diable entend dire que le Christ doit venir juger le siècle par le feu, il s’enfuit, redoutant le jugement du feu, parce qu’il sait qu’il doit être précipité dans le feu éternel après le dernier jugement. C’est pour la même raison que maître Gilbert dit qu’aux obsèques des morts les oraisons doivent se terminer de la même façon ; cependant l’usage général de l’Église est de dire : Per Dominum nostrum, etc. Pourtant, dans cette oraison : Fidelium Deus omnium conditor, etc., on doit dire : Qui vivis et regnas, etc., comme on l’a indiqué ci-devant. Et remarque que les oraisons à laudes, à la messe et aux vêpres sont dites sur un ton uniforme et plus solennel, parce que ces heures sont célébrées dans l’Église avec plus de solennité et d’allégresse. Aux autres heures et offices on observe un ton moins solennel, tant parce qu’on les dit moins solennellement que parce qu’on peut leur donner une autre signification. Mais, quoique dans toutes les prières, excepté dans celles qui servent aux exorcismes, on dise d’abord : Oremus, cependant on ne dit pas toujours avant : Dominus vobiscum, comme on l’a fait observer dans le chapitre précédent.

XIII. Il reste à voir pourquoi l’on appelle collectes les oraisons qu’on dit au commencement de la messe. C’est parce que le prêtre, qui remplit auprès de Dieu les fonctions de délégué du peuple, en faisant ces prières, réunit (colligit) en une seule toutes les demandes et en fait un faisceau pour les offrir au Seigneur. Cependant on appelle ces prières proprement collectes, parce qu’elles sont dites pour le peuple assemblé (collectum), soit dans les processions, ou lorsqu’on réunit le peuple (colligitur) pour faire une station, pour aller d’une église à un autel (liv dist., Quoniam de consec. ; dist. v, Convenit). Car, dans une ville, toute église dite de station a une autre église