Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/101

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fait, c’est-à-dire la formule : « Qui vit et règne avec toi dans l’unité de l’Esprit saint, etc., » peut s’interpréter ainsi : Dans l’unité de l’Esprit saint, » c’est-à-dire qui ne forme qu’un avec l’Esprit saint, car le Père, le Fils et l’Esprit saint sont un ; ou : « Dans l’unité de l’Esprit saint, » c’est-à-dire dans l’Esprit saint, qui est l’union du Père et du Fils, l’amour et la connexion de l’un et de l’autre. On peut encore expliquer de la manière suivante les paroles précitées : « Par notre Seigneur Jésus-Christ, etc., » en leur donnant ce sens : « Père ! exauce-nous par ton Fils, qui le veut et le peut ; il le veut, parce qu’il a la vie ; il le peut, parce qu’il est roi ; il vit, dis-je, et règne avec toi dans l’unité de l’Esprit saint, et il vit et règne non comme un tyran plein de l’esprit d’iniquité, mais il vit et règne comme un Dieu plein de l’esprit de bonté. » Ce qui suit : « Dans tous les siècles des siècles, » peut s’entendre, ou bien consécutivement, ou bien personnellement (consecutive, vel antonomastice) ; consécutivement, comme « les générations des générations, » et comme si le prêtre disait : « Dans tous les siècles des siècles qui se succéderont l’un à l’autre. »

VIII. On dit, en effet, les siècles (secula), parce qu’ils suivent (quia sequuntur), car lorsque l’un finit, l’autre suit. On emploie cette formule personnellement, comme dans le Cantique des cantiques, et en voici le sens : ce De même qu’avant tous les siècles le Fils, avec le Père, dans l’unité de l’Esprit saint, vit et a vécu dans la divinité, ainsi il vit à présent et dans l’avenir, où les justes habiteront éternellement avec les anges, et les méchants seront torturés avec les diables. » On croit également qu’il vit avec le Père et l’Esprit saint, et que leur union, qui est sans bornes, n’aura jamais de fin.

IX. Suit : Amen, qui est un terme de souhait ou d’affirmation, qui montre le désir ou le consentement, comme on l’a dit ci-devant. En effet, le peuple donne son assentiment aux paroles du prêtre, qui vient de dire : « Dans tous les siècles