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thœ, prope fin.). Et, comme les saints sont parfaitement heureux, et que tout, dans les cieux, se rend à leur désir, ils n’ont pas besoin que nous priions pour eux. Ce serait même faire injure à un martyr que de prier pour lui, quoique plusieurs auteurs pensent que la gloire des saints peut, par ces prières, être accrue jusqu’au jour du jugement ; et c’est pourquoi l’on souhaite, à juste titre, que l’Église s’efforce d’augmenter leur gloire. En ajoutant, à la fin de l’oraison, la formule : « Par notre Seigneur Jésus-Christ, fils de Dieu, » on marque ce que le Christ lui-même dit dans l’Évangile : « Quoi que vous demandiez à mon Père en mon nom, cela vous sera accordé. » Le prêtre prie Dieu le Père, afin que, par son Fils, qui est également notre Seigneur, comme son Père, sa prière soit exaucée.

VI. C’est pourquoi toute prière, en général, est adressée au Père et se termine au nom du Fils. Nous ne pouvons, en effet, arriver aux bienfaits éternels de Dieu par une voie autre que lui, qui est le médiateur de Dieu et des hommes, homme lui-même. Christ Jésus (x d., Quoniam) ; de même que, par le moyen d’un cristal, on met le feu à un combustible placé loin du soleil[1]. Cet usage de terminer les oraisons en invoquant le nom du Christ est pris de l’épître aux Romains, où il est dit : « Nous nous glorifierons en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ. » Le Christ a dit : « Personne ne vient à mon Père que par moi. » Et ailleurs : « Si vous demandez quelque chose à mon Père en mon nom, il vous le donnera. »

VII. Et remarque que Jésus est proprement le nom du Christ, comme on l’a dit dans la préface de la seconde partie. Ce qui

  1. Sicut per mediantem crystallura mittitur ignis in escam superpositam a sole longinquo. — Allusion au miroir ardent d’Archimède, et dont cet homme illustre se servit pour détruire successivement la flotte des Romains. Les expériences de Buffon ont rendu à cette découverte, dans le XVIIIe siècle, tout l’honneur qu’elle méritait et la croyance qui lui était refusée. Il paraîtrait qu’au XIIIe siècle on avait renouvelé la découverte d’Archimède ; mais l’appliquait-on à la guerre ? c’est ce que nous ignorons jusqu’à présent.