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donna à ses disciples en disant : « Recevez et mangez ; ceci est mon corps qui, pour vous, sera livré ; faites ceci en commémoration de moi. » Donc, les apôtres, formés par cet enseignement, commencèrent à offrir fréquemment le très-saint mystère pour la cause que le Christ avait indiquée expressément, conservant la même forme dans les paroles et la même matière dans les espèces (in rebus), ainsi que l’Apôtre le déclare aux Corinthiens, quand il leur dit : « J’ai appris du Seigneur ce que je vous ai appris à mon tour, à savoir : que le Seigneur Jésus, dans cette nuit où il devait être livré, prit du pain, et, rendant grâces, le rompit et dit : « Prenez et mangez, ceci est mon corps, etc. » Donc, l’office de la messe est plus digne et plus solennel que le reste des divins offices. Voilà pourquoi on doit parler dans cette quatrième partie de lui avant les autres offices, partie dans laquelle nous consulterons le Speculum du pape Innocent III, touchant quelques mystères et quelques points attaqués par les hérétiques.

III. Assurément (comme on l’a dit plus haut), le Seigneur Jésus, prêtre selon l’ordre de Melchisédech, institua la messe quand il transmua (transmutavit) le pain et le vin en son corps et en son sang, en disant : « Ceci est mon corps, cela est mon sang ; » ajoutant aussitôt : « Faites cela en commémoration de moi. »

IV. Et les apôtres ont ajouté à cette messe, en disant non-seulement les susdites paroles, mais même en y joignant en sus l'Oraison dominicale.

V. D’où vient que l’on dit que le bienheureux Pierre, le premier, célébra ainsi la messe dans les pays d’Orient, où, après la passion du Seigneur, il occupa pendant quatre ans la chaire sacerdotale ; et ensuite il prit la chaire d’Antioche, où il ajouta trois oraisons à la messe. Or, dans l’origine de la naissante Église, on disait autrement la messe qu’à présent, comme on le dira dans la sixième partie, au chapitre de la Parascève ou Vendredi saint, et, par la suite du temps, la seule réci-