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sanctuaire du clergé est tiré ou enlevé à l’heure de vêpres de chaque samedi de carême, et quand l’office du dimanche est commencé, afin que le clergé puisse regarder dans le sanctuaire, parce que le dimanche rappelle le souvenir de la résurrection.

XXXVII. Voilà pourquoi cela a lieu aussi pendant les six dimanches qui suivent la fête de Pâques, parce qu’il n’y a aucun âge pour lequel la résurrection ne sera une joie éternelle. Mais c’est une joie figurée, qui est voilée par le ciel que représente ce voile ; de là vient que les dimanches nous ne jeûnons pas, et cela à cause de la gloire de la résurrection du Seigneur, qui arriva le dimanche. Or, le premier dimanche après Pâques signifie la joie qu’eurent nos premiers parents dans le paradis avant le péché. Le second figure la joie qu’un petit nombre d’hommes eurent dans l’arche de Noé, quand tous les autres eurent été noyés dans les eaux du déluge. Le troisième représente l’allégresse des fils d’Israël, pendant que les autres peuples étaient affligés par la famine qui eut lieu sous Joseph. Le quatrième, celle qu’ils éprouvèrent sous Salomon, en vivant dans la paix. Le cinquième, la joie qu’ils eurent en revenant de la captivité de Babylone. Le sixième, celle que les disciples ressentirent depuis la résurrection jusqu’à l’ascension, pendant que l’Époux fut avec eux par sa présence et ses apparitions.

XXXVIII. Dans les festivités aussi (festivitatibus), où on lit les neuf leçons de carême, le voile est levé ou tiré. Mais cet usage n’existe pas ainsi depuis la première institution de l’Église, parce qu’alors aucune fête n’était célébrée solennellement pendant le carême ; car, s’il se présentait une fête (festum), quelque jour que ce fût qu’elle arrivât, on en faisait la commémoration le samedi et le dimanche, comme on le voit dans le xxiii° canon du pape Martin (quaest. iii, Non oportet, el. ii et c, Non licet), et dans Bucard, liv. xiii, et tout cela à cause de la tristesse de ce temps. Ensuite, l’usage devint, au