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de la protection divine. C’est pourquoi ils chantent, pleins d’allégresse : « Seigneur, tu nous a couronnés, et entourés de ta ce protection comme d’un bouclier. » Mais cependant la couronne du Christ est distinguée de celle des saints par la figure de la croix, parce que c’est par l’étendard de la croix qu’il a mérité pour lui la glorification de sa chair, et pour nous la délivrance de la captivité et la jouissance de la vie. Et lorsqu’on représente un prélat ou un saint de son vivant, sa couronne n’a pas la forme d’un bouclier rond, mais carré, afin de montrer par là qu’il produit les fleurs des quatre vertus cardinales, comme on le voit dans la Légende du bienheureux Grégoire.

XXI. Parfois encore, on peint le paradis dans l’église, afin que sa vue invite à l’amour et à la recherche des récompenses célestes ; parfois aussi, on y représente l’enfer, afin de détourner les hommes des vices par la terreur des supplices ; quelquefois on y joint des fleurs et des arbres avec leurs fruits, pour représenter les fruits des bonnes œuvres, qui poussent par les racines des vertus et s’élèvent sur leurs tiges.

XXII. Or, la variété des peintures dans l’église désigne la variété des vertus, « L’Esprit-Saint donne à l’un les paroles de la sagesse, à l’autre les discours de la science, à l’autre la foi en lui, à l’autre la grâce de la pureté, à l’autre l’opération des miracles, à l’autre le don de prophétie, à d’autres le discernement des esprits, à d’autres le don des langues, à d’autres enfin, l’interprétation des Écritures. » Et les vertus sont représentées sous la figure d'une femme, parce qu’elles adoucissent et nourrissent. Les nervures des voûtes, que l’on nomme encore lambris et qui ornent la maison du Seigneur, figurent les serviteurs les plus simples et les moins instruits du Christ, qui ornent l’église non par leur doctrine, mais par leurs seules vertus. Et les bas-reliefs que l’on sculpte sur les murailles paraissent en sortir et s’avancer vers celui qui les regarde, parce que, quand la pratique des vertus de-