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qui représente aussi la vigilance, selon saint Grégoire, Dieu ordonna d’écrire les noms des douze patriarches.

XVIII. Assurément, porter toujours écrits sur sa poitrine les noms des Pères, c’est penser sans cesse à la vie des anciens. Et alors le prêtre s’avance irréprochable dans la vie, lorsqu’il considère sans relâche les exemples des Pères qui l’ont précédé, et qu’il suit leurs traces, et refoule au dedans de son cœur les pensées défendues, de peur de poser le pied de ses actions hors de la limite de la raison.

XIX. Il faut aussi considérer que Jésus est toujours peint couronné, comme s’il disait : « Sortez, filles de Jérusalem, et voyez le roi Salomon ceint du diadème dont l’a couronné sa mère. » Car le Christ fut couronné de trois manières. Premièrement, par sa mère, de la couronne de la miséricorde, au jour de la Conception ; cette couronne est double, à cause des biens naturels et gratuits, et voilà pourquoi on l’appelle diadème, ce qui signifie une double couronne. Secondement, il est couronné par sa marâtre de la couronne de misère et de souffrance, au jour de la Passion. Troisièmement, il est couronné par son père de la couronne de gloire, au jour de la Résurrection ; de là cette parole : « Tu l’as couronné, Seigneur, de gloire et d’honneur. » Enfin, il sera couronné par ceux de sa maison de la couronne de la puissance, au jour de la dernière révélation. Car il viendra, avec les vieillards et les sénateurs de la terre, pour juger l’univers dans sa justice et son équité. Ainsi, tous les saints sont peints couronnés, comme, si le Seigneur disait : « Filles de Jérusalem, venez et voyez les témoins [martyres) de Dieu avec les couronnes d’or dont les a couronnés le Seigneur. » Et, dans le livre de la Sagesse, il est dit : « Les justes entreront dans le royaume de la gloire, et ils recevront le diadème de la beauté de la main du Seigneur. »

XX. Et cette couronne dont nous parlons est peinte en forme d’un bouclier rond, parce que les saints de Dieu jouissent