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dit le Seigneur ; et ce mot est si court, que je le rapporte ici : « Aie la charité, et fais tout ce que tu veux. » Car c’est dans ces deux commandements que toute la loi et les prophètes sont contenus ; et par l’autel nous entendons Famé de chaque homme, élevée au Seigneur de pierres vivantes, c’est-à-dire de diverses vertus.

XIV. Les linges blancs dont on couvre l’autel représentent la chair ou l’humanité du Sauveur ; on les blanchit avec une grande peine et un grand travail ; de même la chair du Christ sortie de la terre, c’est-à-dire de Marie, est parvenue immortelle, à travers un grand nombre de souffrances, à la résurrection, à la splendeur et à l’allégresse. Cette chair du Christ est la figure des sacrements de l’Église, dont il est dit : ce Tes oc autels, Seigneur, Dieu des vertus, sont ma demeure. »

XV. L’autel, c’est encore la mortification de nous-même, ou notre cœur, dans lequel les mouvements de la chair sont consumés par l’ardeur de l’Esprit saint. En second lieu, l’autel signifie aussi l’Église spirituelle ; et ses quatre coins, les quatre parties du monde sur lesquelles l’Église étend son empire. Troisièmement, il est l’image du Christ, sans lequel aucun don ne peut être offert d’une manière agréable au Père. C’est pourquoi l’Église a coutume d’adresser ses prières au Père par l’entremise du Christ. Quatrièmement, il est la figure du corps du Seigneur, comme on le dira dans la sixième partie, et au chapitre de la Parascève, ou Vendredi saint. Cinquièmement, il représente la table sur laquelle le Christ but et mangea avec ses disciples.

XVI. Or, on lit dans l’Exode que l’on déposa, dans l’arche du Testament ou du Témoignage, la déclaration, c’est-à-dire les tables sur lesquelles était écrit le témoignage, on peut même dire les témoignages du Seigneur à son peuple ; et cela fut fait pour montrer que Dieu avait fait revivre, par l’écriture des tables, la loi naturelle gravée dans les cœurs des hommes ; on y mit encore une urne d’or pleine de manne pour attester