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encore un chandelier, que nous posséderons en faisant le bien et en ne demeurant pas dans l'oisiveté, selon cette parole de l’Ecclésiaste : « L’oisiveté a enseigné aux hommes une grande malice. » Ayons une arche, afin de ne pas être comme les fils de Bélial, c’est-à-dire indisciplinés et sans joug ; car la discipline est nécessaire, selon cette parole du psaume : « Embrassez la discipline, de peur qu’un jour le Seigneur ne se mette en colère, et que vous ne vous écartiez du chemin de la justice. » On parlera encore de tout cela, et des autres ornements de l’autel, dans le chapitre suivant.

XI. Il édifie cet autel dont nous avons parlé, celui qui orne entièrement son cœur d’une vraie humilité et des autres vertus ; ce qui a fait dire à Grégoire : « Celui qui amasse les vertus sans l’humilité ressemble à celui qui, par un grand vent, porte de la poussière dans sa main ouverte. »

XII. Donc, par l’autel, il faut entendre notre cœur, comme on le dira lorsque l’on traitera de la consécration de l’autel ; et le cœur est au milieu du corps comme l’autel est au milieu de l’église. C’est au sujet de cet autel que le Seigneur donne cet ordre dans le Lévitique : « Le feu brûlera toujours sur mon autel. » Le feu, c’est la charité ; l’autel, c’est un cœur pur. Le feu brûlera toujours sur l’autel, parce la charité sera toujours ardente dans notre cœur. Et voilà pourquoi Salomon dit, dans le Cantique des cantiques : « Les grandes eaux ne peuvent éteindre la charité (c’est-à-dire l’amour) ; car elle brûle toujours, et sa flamme est inextinguible. » Vous donc, selon la parole du prophète, « Passez le jour de la joie dans les réunions et les repas, près de l’autel ; car les souvenirs, même les plus faibles, que vous en aurez plus tard, feront de toute votre vie un jour de fête. »

XIII. Touchant cela, l’apôtre nous dit et nous montre que la plus excellente voie pour arriver à la perfection, c’est la charité, parce qu’elle est au-dessus de toutes les vertus, et que quiconque la possède les a toutes ; c’est, en abrégé, ce qu’a