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basse (superius et interius) ; l’intérieure et l’extérieure (interius et exterius). Ces parties elles-mêmes sont doubles dans leur usage et dans leur sens. Le haut de l’autel, c’est Dieu-Trinité, dont on lit : « Tu ne monteras pas à mon autel par des degrés. » C’est encore l’Église triomphante dont il est dit : « Alors on sacrifiera des veaux sur ton autel. » Et le bas de l’autel c’est l’Église militante, dont on lit : « Si tu me fais un autel de pierre, tu ne le bâtiras pas de pierres séparées et fendues » (sectis lapidibus). Et le bas de l’autel est encore la table du temple, dont il est dit : « Passez les jours de fêtes dans de saints repas, assis et pressés à ma table près du coin de l’autel. » Et au livre III des Rois, il est dit que Salomon fit un autel d’or. L’intérieur de l’autel c’est la pureté du cœur, comme on le dira plus bas. C’est encore la foi que nous devons avoir à l’Incarnation ; et c’est à ce sujet qu’on lit cet ordre du Seigneur dans l’Exode : « Vous me ferez un autel de terre. » Enfîn, l’extérieur de l’autel c’est le bûcher ou l’autel même de la croix, c’est-à-dire l’autel de l’holocauste sur lequel on brûlait le sacrifice du soir. Voilà pourquoi on dit dans le canon de la messe : a Ordonne, Seigneur, que ces choses soient portées « sur ton sublime autel par les mains de ton saint ange. » L’extérieur de l’autel représente encore les sacrements de l’Église dont il est dit : « Tes autels, Dieu des vertus, sont ma demeure. » L’autel signifie aussi la mortification de nos sens, ou notre cœur, dans lequel les mouvements de la chair sont consumés par l’ardeur de l’Esprit-Saint.

IV. En second lieu, l’autel signifie aussi l’Église spirituelle ; et ses quatre coins, les quatre parties du monde sur lesquelles l’Église étend son empire. Troisièmement, il est l’image du Christ, sans lequel aucun don ne peut être offert d’une manière agréable au Père. C’est pourquoi l’Église a coutume d’adresser ses prières au Père par l’entremise du Christ. Quatrièmement, il est la figure du corps du Seigneur, comme on le dira dans la sixième partie, et au chapitre de la Parascève ou Vendredi