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ments ont lieu alors, tantôt avec l’avis du pape, et tantôt avec celui de l’éveque. On dira, dans la Préface de la cinquième partie, pourquoi l’on se munit du signe de la croix en entrant dans l’église.


CHAPITRE II.
DE L’AUTEL.[1].


I. On élève un autel dans l’église pour trois raisons, comme on le dira en parlant de sa consécration. Mais il faut d’abord savoir que Noé, le premier, ensuite Isaac, Abraham et Jacob, ont élevé et bâti des autels, ainsi qu’on le lit, et l’on n’entend par ce nom rien autre chose que des pierres dressées, sur lesquelles on égorgeait et on tuait les victimes du sacrifice, que l’on brûlait ensuite avec du feu qu’on allumait dessous. Moïse fit aussi un autel de bois de Sethin et un autel dit des parfums qu’il revêtit d’un or très-pur, comme on le lit dans l’Exode, où l’on voit même quelle était la forme de cet autel. Salomon aussi, ainsi qu’on le lit vers la fin du Livre des Rois, fit un autel d’or. Or, c’est de ces anciens Pères que les autels des modernes ont tiré leur origine, et qu’on les élève à quatre faces ; les uns sont d’une seule pierre, et les autres sont composés de plusieurs pierres.

II. Or, on trouve quelquefois indifféremment altaria et arœ, pour désigner un autel ; cependant il y a une différence entre ces deux mots. Car altare (autel), c’est comme si l’on disait alta res (une chose haute) ou alta ara (bûcher élevé), sur lequel les prêtres brûlaient l’encens. Ara (autel), en quelque sorte area (une aire), ou surface plane ; ou bien on l’appelle ainsi, de ardore (chaleur du feu), parce qu’on y brûlait les victimes offertes à Dieu en sacrifice.

III. Et remarque qu’on lit dans les Écritures que l’autel (altare) avait beaucoup de parties, à savoir : la haute et la

  1. Note 8 page 317.