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« beaucoup de demeures, » dit le Seigneur. Et dans le sens moral, le cloître représente la contemplation dans laquelle l’ame se replie sur elle-même, et où elle se cache après s’être séparée de la foule des pensées charnelles, et où elle médite les seuls biens célestes. Dans ce cloître il y a quatre murailles, qui sont le mépris de soi-même, le mépris du monde, l’amour du prochain et l’amour de Dieu. Et chaque côté a sa rangée de colonnes. Car le mépris de soi-même est suivi de l’humiliation de l’ame, de l’affliction de la chair, de l’humilité dans les discours et autres choses semblables. La base de toutes les colonnes est la patience. Dans ce cloître, la diversité des demeures, c’est celle des vertus.

Le chapitre est le secret du cœur. Mais nous en parlerons ailleurs, dans la cinquième partie, à l’article de Prime. Le réfectoire, c’est l’amour de la sainte méditation. Le cellier signifie la sainte Écriture. Le dortoir, la conscience pure. L’oratoire, la vie sans tache. Le jardin, planté d’arbres et d’herbes, représente le grand nombre des vertus ; le puits des eaux vives, l’abondance des dons qui étanchent ici-bas la soif, et qui, dans la vie future, en éteindront entièrement les ardeurs.

XLIV. Quant aux sièges épiscopaux, qui, selon la disposition du bienheureux Pierre, sont consacrés depuis les temps les plus reculés dans chaque ville, ainsi qu’on le dira dans la Préface de la seconde partie ; la dévotion des anciens les a dédiés, non en mémoire des confesseurs, mais à l’honneur des apôtres et des martyrs, et principalement de la bienheureuse Vierge Marie.

XLV. Au reste, voici pourquoi nous nous réunissons dans l’église ; c’est afin de demander à Dieu le pardon de nos fautes et de nous appliquer assidûment à chanter les louanges du Seigneur, comme on le dit dans la Préface de la cinquième partie, et pour y entendre les bons ou les mauvais jugements de l’Évangile, et pour apprendre à connaître Dieu, enfin pour y manger le corps du Seigneur.