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charpente de nos demeures est de cèdre, et nos lambris sont de cyprès. » En effet, Dieu se construit une église de pierres vivantes et de bois incorruptibles, selon cette parole : « Le roi Salomon se fît un palais de bois du Liban. » C’est-à-dire le Christ a bâti sa demeure avec les saints purifiés et devenus incorruptibles par la chasteté. Nous parlerons de cela ailleurs à l’article des peintures. Le sanctuaire, c’est-à-dire la tête de l’église, qui est plus bas que le reste du corps de l’Église mystique, signifie la grande humilité que doit posséder le clergé ou le prélat, selon Cette parole : « Plus tu es grand, plus tu dois t’humilier en toutes choses. » Les balustres par lesquels l’autel est séparé du chœur signifient la séparation qu’il doit y avoir entre les choses de la terre et celles du ciel. On parlera, à l’article des Peintures, du sanctuaire ou de la clôture qui environne le chœur.

XXXII. La stalle, sur laquelle on s’asseoit dans le chœur, signifie que quelquefois il faut que le corps se délasse et que l’esprit se récrée, parce que le travail et l’ardeur que ne vient pas tempérer un repos alternatif avec eux ne sont pas durables.

XXXIII. Le pupitre placé dans l’église, c’est la vie des hommes parfaits, et on l’appelle ainsi pour signifier en quelque sorte un pupitre public, ou placé dans un lieu public et exposé aux regards de tous. En effet, nous lisons ces mots dans les Paralipomènes : « Salomon fit une tribune d’airain, la plaça au milieu du temple, et, se tenant debout dessus et étendant la main, il parlait au peuple de Dieu. » Esdras fit aussi un degré de bois pour y parler, et, lorsqu’il y montait, il était élevé au-dessus de tout le peuple.

XXXIV. On donne encore à ce pupitre le nom d’analogium, parce qu’on y lit et qu’on y annonce la parole de Dieu ; car logos, en grec, veut dire la parole ou règle ; on l’appelle aussi ambon (ambo), de ambiendo, entourer, parce qu’il entoure comme d’une ceinture celui qui y monte. Nous en parlerons dans la quatrième partie, au chapitre de l’Évangile.