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quième, des autres Offices Divins, en général. La sixième traitera spécialement de tous les dimanches, fériés et festivités consacrées au Seigneur. La septième, des festivités des Saints, et de la fête et de l’office de la Dédicace de l’Église et des Morts. La huitième, du comput et du calendrier.


NOTE (1).

« Et dicitur historia ab istorein, quod est gesticulari : inde historici, id est, gesticulatores vocantur, quasi histriones. »

« Une sorte d’imperfection qui appartient au siècle de Durand (le treizième siècle), dit M. Le Clerc…[1], c’est le ridicule de ses étymologies grecques. Ce ridicule s’attache à lui dès les premières pages, et le suit jusqu’au bout. » On aurait pu ajouter le ridicule de ses étymologies latines. « La langue grecque, poursuit le savant académicien, était alors presque inconnue dans les écoles d’Occident, et Durand n’était pas en cela plus ignorant que bien d’autres ; mais rien ne l’obligeait à parler de ce qu’il ne savait pas… Plusieurs des fautes que nous sommes en droit de lui reprocher, et dont il pouvait s’épargner quelques-unes, avaient été faites avant lui. « Et par quels hommes ? Isidore de Séville, le grand étymologiste du septième siècle, et le vénérable Bède, le premier historien des Anglais, à la même époque !

Durand, comme ses prédécesseurs et comme les auteurs qui le suivirent, entre autres Raoul de Prestes, au quatorzième siècle, loin de s’asservir à la véritable origine d’un mot, le torturait, le brisait pour y trouver ces traits de lumière qui vous éblouissent comme l’étincelle qui jaillit du caillou. Le moyen-âge avait trop de poésie dans la tête pour s’abaisser à chercher d’où venaient les mots et où ils allaient, comme devait le dire au dix-septième siècle Christine de Suède, qui, dans une phrase, résumait la nature des magnifiques travaux de Gilles Ménage.

Cela une fois établi, nous passerons sur ce que le docte M. Le Clerc semble trouver un défaut, si toutefois l’on peut donner ce nom à une source infinie de beautés, dans la pensée et parfois dans l’expression.

Du reste, le seizième siècle, qui nous amena Budée et Erasme, tout en faisant justice des magnifiques barbarismes de Durand, conserva toujours à son œuvre la part d’éloge et de respect qu’elle a si bien su mériter de quatre siècles entiers.



  1. Loc. cit., pag. 478 et 479.