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NOTES.




NOTE 1.


ÉTYMOLOGIE DU MOT ÉGLISE.

Ce mot d’église signifie assemblée. Il est employé en ce sens dans le Nouveau-Testament (Act. Apost., cap. xix), et les apôtres l’avaient emprunté des Juifs hellénistes, qui se servent souvent d’ExxXyiaia dans cette même signification, car c’est ainsi que les Septante interprètent ordinairement le mot hébreu kahal, qu’ils traduisent aussi quelquefois par synagogue. Origène, cependant, dans ses livres contre Celse, interprète ce mot par rapport au gouvernement des républiques grecques. En effet, il peut se faire que l’Église, s’étant augmentée, ait emprunté plusieurs mots et même plusieurs choses du gouvernement de ces républiques ; mais, dans le Nouveau-Testament, l’Église se prend ordinairement pour la société de ceux qui font profession de la foi de Jésus-Christ.

Au reste, ce nom ne signifie pas seulement l’assemblée des chrétiens, mais aussi le lieu où se tient cette assemblée, selon l’usage même des anciens Grecs, qui emploient le nom ecclesia dans le même sens que les Romains employaient ceux de curia et de senatus. Tertullien, au livre De ceux qui fuient la persécution (sect. 3), se sert de ces mots : convenerunt in ecclesiam, confugiunt in ecclesiam. Et saint Jérôme (chap. 10, sur Isaïe) : « Nous voyons, dit-il, que les empereurs bâtissent des églises (ecclesias) des deniers publics. »


FORME DES ANCIENNES ÉGLISES.

Sous Constantin et sous les premiers empereurs chrétiens, « l’église était séparée[1], autant qu’il se pouvait, de tous les bâtiments profanes, éloignée du bruit, et environnée de tous côtés de cours, de jardins ou

  1. V. Fleury, Mœurs des chrétiens, p. 284 à 286 inclusivement, § 33 : Forme les églises.