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XVIII. Voilà pourquoi le Souverain-Pontife se montre toujours au dehors revêtu d’une chape rouge, tandis que par-dessous il est revêtu d’un vêtement blanc, parce qu’il doit aussi être blanc au dedans par l’innocence et la charité, et au dehors être rouge par la compassion, afin de se montrer toujours prêt à perdre sa vie pour ses brebis, car il représente la personne de Celui qui pour nous tous a rendu son vêtement rouge.

XIX. Or, d’après la concession de l’empereur Constantin (xcvi, distinct. Constantinus), le Pape peut porter la chlamyde de pourpre et la tunique d’écarlate, et tous les vêtements impériaux, à savoir : le sceptre, les insignes et les ornements de l’empire. La croix le précède partout où il va, pour montrer que cette prérogative lui convient plus qu’à qui que ce soit, selon cette parole de l’Apôtre : « Loin de moi la pensée de me glorifier, si ce n’est dans la croix du Seigneur, etc., » et afin qu’il sache qu’il doit imiter le Crucifié. L’écarlate deux fois teinte, qui entre dans le vêtement pontifical, c’est encore la charité, qui est en quelque sorte deux fois teinte lorsqu’elle est colorée par la dilection de Dieu et du prochain. Et le lin, d’une blancheur incomparable, symbolise l’excellence de la renommée, qui doit être à l’épreuve de tout, afin que le pontife ait un bon témoignage, selon l’Apôtre, et de ceux qui sont dedans et de ceux qui sont dehors. L’hyacinthe, qui est de la couleur du ciel, symbolise la sérénité de la conscience, que le pontife doit avoir au dedans de lui-même, selon ce que dit l’Apôtre : « Notre gloire, c’est le témoignage de notre conscience » (46)[1].


FIN DU TROISIEME LIVRE.
  1. Voir la note 45 page 441.