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d’hyacinthe, par sa couleur même, représentait l’air. Les sonnettes, c’était le bruit des tonnerres. Les pommes de grenade, qui s’entrechoquaient, représentaient les éclairs de la foudre. Les quatre vêtements des prêtres d’un ordre inférieur et les quatre du Souverain-Pontife, par leur nombre même, désignaient les quatre parties du petit monde (microcosmi)[1] et du grand monde, savoir : les quatre épaules (quatuor humeros) et les quatre éléments. L’éphod, par la variété de ses ornements, représentait le ciel étoile. Pour ce qui est de l’or mêlé au tissu des couleurs, cela figurait que la chaleur vitale pénètre tout ; les deux pierres d’onyx désignaient le soleil et la lune, ou les deux hémisphères. Or, sur le rational les douze pierres pectorales figuraient les douze signes dans le Zodiaque. Le rational était au milieu de la poitrine, parce que toutes les choses de la terre sont pleines de raison et s’accordent avec celles des cieux ; ou, plutôt, la règle des choses terrestres et de la chaleur et du froid des saisons, et la double température qui existe entre l’une et l’autre, sont venues du cours et de la règle du ciel. Les anneaux, les chaînettes et les crochets du rational signifiaient l’enchaînement des éléments, des humeurs et des temps. La tiare représentait le ciel le plus élevé, séjour des bienheureux. La lame qui y était superposée figurait tout Dieu, qui préside à tout. L’autorité du livre de la Sagesse confirme, en effet, cette allégorie, quand il dit : « Tout l’univers était représenté par la robe sacerdotale dont il [Aaron] était revêtu. Les noms glorieux des anciens Pères étaient gravés sur les quatre rangs de pierres précieuses qu’il

  1. Microcosmus vient du grec mikros et kosmos, Gervais de Tilberi (Otia Imperialia, apud Leibnitz, t. 1, Script. Brunsvic) dit, à propos de ce mot : « Dominus in Evangelio omnem hominem dicit creaturam, cum ait : Ite, praedicate omni creaturæ. Et Grœcus hominem microcosmum, hoc est minorem mundum appellabat. » [Petit monde, c’est l’homme, qui pou (peu) dure.] In Gloss. lat. gall. Sancti Germani. — Macrocosmus ou macroscosmus vient demakros et de kosmos.