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cependant pour la dédicace de l’église il faut toujours se servir d’habits blancs, quel que soit le jour ou l’on célèbre cette solennité ; car, pour la consécration du pontife on chante la messe du jour, mais pour la dédicace de la basilique on chante la messe de la Dédicace. Car l’Église, elle aussi, a le nom de vierge, selon cette parole de FApôtre : « Je vous ai fiancée à un seul homme, et je dois vous présenter comme une vierge chaste au Christ. » C’est d’elle que l’époux dit dans les Cantiques : « Tu es toute belle, mon amie, et il n’y a pas de tache en toi : viens du Liban, etc. » Cependant, celui même qui est consacré doit être paré de vêtements blancs, pour montrer qu’en tout temps ses vêtements doivent être blancs, c’est-à-dire sa vie sans tache. Aussi pendant les octaves des susdites fêtes, les octaves de celles qui en ont ; et on doit se servir de la couleur blanche quand on fait l’octave de la même fête.

IV. Mais on doit se servir de vêtements rouges dans les solennités des Apôtres, des Évangélistes et des Martyrs, à cause du sang de leur passion qu’ils ont répandu pour le Christ ; car « Ce sont ceux qui sont venus ici après avoir passé par de grandes afflictions, et qui ont lavé et blanchi leurs robes dans le sang de l’Agneau » (Apoc., vii) ; excepté dans la fête les Innocents, comme on le dira bientôt. Aussi dans la fête de la Croix, sur laquelle le Christ a versé son sang pour nous ; d’où vient que le Prophète dit : « Pourquoi ton vêtement est-il rouge comme celui de ceux qui foulent le raisin sous le pressoir ? » Mais, selon les autres, il est mieux alors de se servir de vêtements blancs, parce que c’est la fête non de la Passion, mais de l’Invention et de l’Exaltation. Aussi depuis la vigile de la Pentecôte, à la messe, jusqu’au samedi après la même fête inclusivement, et cela à cause de la ferveur de l’Esprit saint, qui apparut sur les apôtres en langues de feu ; tîar « ils virent paraître comme des langues de feu qui se partagèrent et s’arrêtèrent sur chacun d’eux. » D’où vient