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comprenons à la fois le surhuméral et le rational du pontife de la loi, unis ensemble et ne formant qu’un seul vêtement ; car on l’appelle surhuméral, ou logion, parce qu’il couvre les deux épaules du pontife, et rational parce qu’il descend des épaules sur la poitrine même du pontife, où il s’attache. Le grand-prêtre portait le surhuméral et le rational, qui étaient joints ensemble par des chaînettes d’or. Il y en a cependant qui disent que, de nos jours, nul ornement n’a succédé au rational ; ce dont on parlera au chapitre des Ornements de l’ancienne loi. D’autres disent que le pallium a été institué pour remplacer la lame d’or, quoiqu’il paraisse plus probable que les orfrois de la mitre représentent cette lame de l’ancienne loi.

II. Assurément, le pallium, dont les prélats se servent, signifie la discipline par laquelle ils doivent, à l’exemple de ceux qui leur sont soumis, se conduire et s’enchaîner, comme ils conduisent et enchaînent leurs inférieurs. C’est par elle qu’on acquiert le collier d’or, que ceux qui combattent pour la bonne cause reçoivent légitimement, et dont Salomon dit, dans les Paraboles : « Écoute, mon fils, les instructions de ton père, et n’abandonne pas la loi de ta mère, et elles seront un ornement à ta tête et un collier à ton cou. » Et, de même qu’on le donnait le collier ou le prix qu’à celui qui avait légitimenent combattu, selon cette parole de l’Apôtre : « Beaucoup courent, à la vérité, mais un seul reçoit le prix ; » ainsi aussi personne ne doit être élevé à l’honneur du pallium que celui qui s’est d’abord exercé avec ardeur, et légitimement, dans chaque degré des vertus ; car ce ne sont pas les charges du siècle qui procurent la première place pour entrer dans le vestibule des affaires, mais les épreuves que l’on a subies en passant par un grand nombre de degrés ; et ce rang, qu’un travail plus étendu et les plus longues campagnes ont mérité à celui qui l’a obtenu, en le faisant passer devant les autres, ce rang l’emporte sur tous les autres. On le porte sur tous les ornements, afin que les autres, le voyant, soient exhortés à un légitime