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I. Et, d’abord, voyons le suaire. C’est un morceau de toile de lin, que celui qui sert l'évêque à l’autel tient toujours prêt, afin qu’il s’essuie la sueur (ut omnem superfluum corporis tergat humorem) comme avec un mouchoir. Il signifie le soin avec lequel nous nous délivrons du contact des choses de ce monde, dans cette vie, par les exemples des saints Pères, qui nous fortifient dans la patience. Or, l’ennui et le chagrin sont à l’ame ce que la sueur est au corps. Parfois elle ruisselle sur le front de la conscience par le souvenir des péchés.

II. Donc, nous avons un suaire qui est fait de lin, battu par des coups multipliés et pur, par lequel nous nous délivrons des affections de ce monde, et dont nous nous essuyons le front, en nous débarrassant de la tristesse, à l’exemple de David et de Job. Dans certaines églises, le diacre qui tient le suaire le dépose au côté droit de l’autel, afin que si, par hasard, quicquam sordidum accesserit, il s’en délivre. Le suaire du prêtre doit être très-blanc. Le manipule a presque le même sens, et sert à peu près au même usage, comme on l’a dit au chapitre qui lui est consacré (cap. vi, De manipulo).


CHAPITRE XVII.
DU PALLIUM[1] (43)[2].


I. Maintenant, disons quelques mots du pallium, qui est particulier aux patriarches, aux primats et aux métropolitains, afin qu’on les distingue par là des autres évêques, parce qu’ils occupent un rang privilégié. C’est pourquoi il n’en est nullement parlé dans l’énumération qui a été faite plus haut des ornements communs et spéciaux. Or, par le pallium nous

  1. Pallium, 2, apud Du Cange, Gloss.
  2. Voir la note 42 page 439.