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voya son bâton à Eucharius, premier évêque de Trêves, qu’il avait destiné, avec Valerius et Maternus, à prêcher l’Évangile à la nation des Teutons. Maternus, qui lui succéda dans l’épiscopat, avait été réveillé du sommeil de la mort par le bâton de Pierre, que jusqu’à ce jour l’église de Trêves a conservé avec une grande vénération. Et voilà pourquoi le Pape se sert du bâton pastoral dans ce diocèse et non pas ailleurs.

VI. Et, quant à la raison mystique, c’est que le bâton est recourbé par le haut, comme pour attirer à soi ; ce dont le pontife romain n’a pas besoin, car personne ne peut tout-à-fait s’écarter de lui. En outre, le bâton désigne le droit de correction, et, comme les autres pontifes le reçoivent d’un homme, voilà pourquoi ils reçoivent et tiennent de leurs supérieurs le bâton pastoral. Mais le pontife romain n’a pas de bâton, parce qu’il reçoit la puissance de Dieu seul.

VII. Enfin, pour ce qui se rapporte à notre chef (capiti), qui est le Christ, la verge du pontife, signifie la puissance du Christ, dont le Psalmiste dit : « Le sceptre de ton règne sera un sceptre de rectitude et d’équité, parce que tu as chéri la justice et haï l’iniquité. » Sur quoi il dit ailleurs : « Tu les conduiras avec une verge de fer. » La dureté du fer signifie la force de la justice ; car le Christ brisera les pécheurs comme un vase d’argile. Mais la puissance du Christ est non-seulement une verge, mais encore un bâton, parce que non-seulement il corrige, mais aussi il soutient. D’où vient que le Psalmiste dit : « Ta verge et ton bâton m’ont encouragé et consolé. »


CHAPITRE XVI.
DU SUAIRE OU MOUCHOIR.


Après avoir parlé des neuf ornements particuliers aux pontifes, disons un mot de quelques autres.