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les Constitutions des papes, d’après le Recueil de Gratien, et les cinq livres de Grégoire IX, etc., etc., etc., telles sont les sources intarissables où il a puisé. L’histoire, la légende et le mysticisme forment les trois quarts de cette belle encyclopédie liturgique, le dernier rayon de la symbolique au treizième siècle, que Durand de Mende résumait pour toujours dans un monument impérissable, que le Père Mariana nous semble avoir bien caractérisé en l’appelant « un ouvrage gigantesque, mais savant et pieux ; opus vastum, sed eruditum et pium. » C’est un livre à la fois instructif et édifiant, et qui réunit au plus haut degré les deux qualités que l’on doit exiger d’une œuvre qui a pour titre : Manuel des Divins Offices.

L’ouvrage de Durand (comme on pourra s’en convaincre par la Bibliographie liturgique que nous donnons à la fin de cette traduction) n’était pas le premier que l’on eût écrit sur cette matière si importante ; mais nous croyons pouvoir affirmer qu’il fut le dernier, non pas parce qu’après lui tout fut dit en fait d’érudition, mais il avait résumé à la fin du treizième siècle toutes les pensées et toutes les traditions religieuses les plus pures et les plus brillantes de cette belle époque de foi et de génie. Après Guillaume Durand, la liturgie et les œuvres dont elle fut le thème ne représentent que des recherches savantes et une controverse interminable, qui, comme tout ce qui est dispute et n’est plus foi, aigrit et divise au lieu d’adoucir et de réunir tous les fidèles dans un même foyer d’idées larges et généreuses, comme au temps de l’évéque de Mende. Les quatre-vingt-dix éditions et plus qu’eut le Rational, depuis la seconde moitié