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XI. En dernier lieu, remarque que certains évêques bénissent solennellement à la messe et à l'autel, mais encensent après avoir ôté la mitre. Mais d’autres le font avec la mitre en tête. Les premiers sont mus par la raison qu’en bénissant solennellement ils s’acquittent d’une fonction divine et que Dieu bénit par leur ministère ; vois les Nombres, au chapitre vi, sur la fin, où il est dit : « Ils invoqueront mon nom sur les fils d’Israël, et je les bénirai. » Mais l’encensement de l’autel signifie les prières. L’Apocalypse, au chapitre viii, dit : « La fumée s’éleva des encensoirs où brûlaient les prières des saints. » Or, comme dans les oraisons l’évêque plaide la cause du peuple devant Dieu, voilà pourquoi il doit faire cela avec respect, après avoir d’abord ôté sa mitre. Mais les seconds considèrent que la bénédiction et l’encensement ne sont pas essentiels à la consécration du corps du Christ, mais appartiennent à la solennité, et voilà pourquoi ils font les deux choses avec la mitre, afin que par là on les distingue des simples prêtres. Mais, quoique l’évêque ait plus de part que le simple prêtre à ces choses qui appartiennent à la solennité, comme pour les ornements et le reste, il n’en a pas cependant [plus] dans ce qui regarde la consécration même. Et cette seconde conduite paraît moins suffisamment expliquée que la première ; car, d’après ce principe, on ne quitterait la mitre, pendant la messe, que quand on prononce les paroles à l’émission desquelles a lieu la transsubstantiation des espèces.


CHAPITRE XIV.
DE L’ANNEAU.


I. L’anneau est le gage assuré (sacramentum) de la foi, avec lequel le Christ a fiancé son épouse, la sainte Église, afin qu’elle puisse dire d’elle-même : « Mon Seigneur Jésus-Christ