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leur erreur, que [saint] Jean dit, dans l’Apocalypse : « Je vis une autre bête qui montait de la terre et avait deux cornes semblables à celles de l’Agneau, mais elle parlait comme le dragon. » Et les deux fanons garnis de franges qui pendent par derrière, ce sont l’esprit et la lettre.

III. Les deux susdits fanons ou cordons, servant à serrer la mitre sur la tête de l’évêque, marquent encore qu’il doit être prêt à expliquer et à faire comprendre les saintes Écritures, tant dans le sens mystique que dans le sens historique. A l’extrémité de ces bandelettes sont des franges de couleur rouge, qui marquent quelle doit être sa promptitude à défendre la foi et la sainte Écriture, même jusqu’à répandre son sang pour elles. Elles pendent sur ses épaules, pour marquer qu’il doit montrer dans ses actions ce qu’il prêche par ses discours ; car, de même que dans les épaules aucune place n’est plus élevée qu’une autre pour travailler ou pour porter un fardeau, ainsi elles désignent convenablement les œuvres que le prélat doit faire.

IV. Le cercle d’or, qui embrasse la partie postérieure et antérieure de la mitre, indique que tout écrivain instruit de la science du royaume des cieux doit tirer « de son trésor des choses neuves et anciennes » (saint Mathieu, xiii). Que l’évêque prenne donc soigneusement garde de ne pas vouloir être maître avant d’avoir appris à être disciple, de peur que, « si un aveugle conduit un autre aveugle, tous deux ne tombent dans le fossé. » Car il a été écrit par le Prophète : « Tu as repoussé la science, et moi je te repousserai, afin que tu ne remplisses pas les fonctions de mon sacerdoce. » La mitre, par sa forme allongée en haut, ne désigne pas avec moins de justesse l’élévation de la science ; car l’évêque doit tellement surpasser en science ceux qui lui sont confiés, qu’en comparaison de lui les autres soient, à juste titre, appelés son troupeau. Les deux fanons qui pendent par derrière désignent un double souvenir : le premier, des actes divins, de peur que,