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le premier Adam, fut vaincu à son tour par le second Adam, et trompé de la même manière qu’Isaac l’avait été par Rebecca et Jacob[1].


CHAPITRE XIII.
DE LA MITRE (41)[2].


I. Après que l’évêque a revêtu la planète, on lui met sur la tête la mitre, qui remplace la cidaris, la tiare et le diadème, selon cette parole : « Seigneur, tu l’as couronné de gloire et d’honneur. » Mais, d’après la concession que lui en a faite l’empereur Constantin (xcvi, dist. Constantinus), le Pape a la couronne, l’homophorium (frigium lorum), le surhuméral, la chlamide de pourpre et la tunique d’hyacinthe.

II. Or, la mitre désigne la science de l’un et l’autre Testaments, car ses deux cornes sont les deux Testaments. : celle de devant, le Nouveau ; celle de derrière, l’Ancien, que l’évêque doit savoir tous les deux par cœur (memoriter) (xxii quaest., Prima episcopus), et dont il doit frapper, comme avec deux cornes, les ennemis particuliers (inimicos) de la foi. L’évêque doit, en effet, se montrer armé de cornes à ceux qui sont sous la juridiction, ainsi que Moïse lorsqu’il descendit du mont Sinaï et que, portant les deux tables du Témoignage, il apparaisait cornu à Aaron et aux enfants d’Israël, à la suite de son entretien avec Dieu, comme on le lit dans l’Exode, chap. xxxiv. Mais certains hérétiques condamnent la mitre et ses cornes, ainsi que l’évêque qui la porte, prétendant, pour fomenter

  1. « Isaac dit [à Jacob] : Approche-toi d’ici, mon fils, afin que je te touche, et que je reconnaisse si tu es mon fils Esaü ou non. Jacob s’approcha de son père, et Isaac, l’ayant tâté, dit : Pour la voix, c’est la voix de Jacob ; mais les mains sont les mains d’Esaü. » Tel est le récit de la Genèse (cap. ii, v. 21 et 22). L’incarnation de notre Seigneur est venue expliquer le sens de ce passage, si difficile à comprendre autrement que dans le sens mystique.
  2. Voir la note 40 page 436.