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sont sous sa conduite, selon ce que dit l’Apôtre : « Outre les choses qui sont du dehors, chaque jour je ressens les instances de ma sollicitude pour toutes les églises. » Et par le côté droit, qui n’est pas garni de franges, est symbolisée la contemplation des choses du ciel sans les sollicitudes de la vie présente, et tranquille loin de la foule des perturbations de ce monde.

VI. Il y a encore des dalmatiques qui ont quinze glands devant et derrière, parce que dans l’Ancien-Testament il y a quinze psaumes qui sortent, comme les quinze aiguillettes de l’épaule, du sentier de la charité, et quinze aussi dans le Nouveau-Testament qui s’élèvent et croissent de la pratique de la charité[1] ; par exemple : « La charité est patiente et bénigne, etc. ; » jusqu’à : « La charité ne se lasse jamais. » Et quelques-unes ont vingt-huit franges devant et autant derrière, où l’on trouve l’Esprit aux sept formes répétées huit fois, ce qui donne les huit rangs (maneries)[2] de ceux qui louent Dieu, à savoir : les rois et les peuples, les princes et les juges, les jeunes hommes et les vierges, les vieillards et les enfants.

VII. Il y a aussi sur la dalmatique une broderie continue (varietas… sine scissura), parce que, quoique l’on fasse devant Dieu des actes divers (varia) de religion, cependant on ne cesse pas d’être uni à ses frères par les prières que l’on fait en commun. Elle est aussi ouverte des deux côtés, sous les aisselles, pour faire entendre à celui qui la revêt qu’il doit suivre les traces du Christ, qui eut le côté percé d’un coup de lance.

  1. Ce passage est assez obscur, et nous croyons devoir en donner le texte : Adhuc quœdam dalmaticœ quindecim habent fimhrias, ante et retro, quia quindecim psalmi in veteri Testamento quasi quindecim armi gradus [serait-ce un détail anatomique ? "] exeunt de tramite charitatis, et quindecim similiter in novo Testamento excrescunt [détail de botanique] de opere charitatis. ]
  2. Maneries a le même sens que maneria, manière, espèce : [Species dicuntur rerum maneries, dit Ugution, secundum quod dicitur, Herba hujus speciei, id est maneriei, crescit in horto meo.] Chron. Pepini, apud Muratori, t. 9, col. 706 : [In eodem etiom viridario omnis herbarum et arborum maneries habebatur.]