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moins ; ce qu’indique la largeur ou le resserrement des manches de la dalmatique ou de la tunicelle, comme on l’a dit ci-dessus.

IV. Donc, comme le prêtre doit être très-dégagé et très-libre pour parvenir aux biens du ciel, voilà pourquoi il ne porte pas ces ornements ni autre chose qui serre les bras. Mais l’évêque se sert en même temps et de la dalmatique, et de la tunicelle, et des ornements de tous les ordres, pour montrer qu’il a parfaitement tous les ordres, comme celui qui doit les conférer aux autres. Les prêtres d’un ordre inférieur ne les confèrent pas, et voilà pourquoi ils ne les portent pas, eux à qui une seule chose suffit, qui est la vie du ciel, symbolisée par la chasuble. De plus, le pontife, revêtu de ses ornements et remplissant sa charge, représente d’une manière plus expressive l’image du Sauveur que le simple prêtre ; et les symboles attachés aux ornements lui conviennent davantage. Voilà pourquoi il se sert de plusieurs ornements.

V. Or, la dalmatique doit avoir deux bandes d’écarlate des deux côtés, devant et derrière, depuis le haut jusqu’en bas, afin que le pontife montre qu’il a l’ardeur de la charité pour Dieu et le prochain, dans la prospérité et dans l’adversité, selon le précepte de l’Ancien et du Nouveau-Testament, qui est : « Tu chériras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et ton prochain comme toi-même. » D’où vient que saint Jean dit : « Très-chers, je ne vous écris pas un commandement nouveau, mais un commandement ancien que vous avez eu dès le commencement. Et néanmoins je vous écris un commandement nouveau, ce qui est vrai en Jésus-Christ et en vous, parce que les ténèbres sont passées et que la vraie lumière luit déjà. » Parfois les bandes sont de pourpre, et signifient que la foi, née du sang du Christ, était nécessaire aux deux peuples, hébreu et chrétien. Au côté gauche de la dalmatique aussi, il y a d’ordinaire des franges, qui signifient les sollicitudes de la vie présente, que l’évêque doit avoir pour ceux qui