Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/286

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

c’est-à-dire la raison des choses d’en haut et les vertus que lui, prélat, doit toujours avoir et que symbolise cette tunique ; car elles ne doivent pas être révélées à tous, mais aux plus âgés et aux plus parfaits. Enfin, pour ce qui se rapporte à notre chef (capiti), qui est le Christ, ce vêtement, qui dans l’ancien sacerdoce était de couleur d’hyacinthe, et avait, au lieu de franges, des grenades avec des sonnettes d’or suspendues à son extrémité, afin que quand le pontife marcherait son corps fût tout voix, comme on le dira au chapitre des Vêtements de l’ancienne loi, marque la céleste doctrine du Christ, dont tous ont eu la connaissance, et à qui le Prophète dit : « Monte sur un mont élevé, toi qui évangélises Sion. » Cependant, c’est surtout la sagesse de Dieu qui a tissé la doctrine évangélique ; Jésus-Christ a eu cette tunique et l’a donnée à ses apôtres : « Tout ce que j’ai appris de mon Père (dit-il), je vous l’ai fait connaître. » Donc elle avait ce sens, cette tunique du Seigneur que les soldats ne voulurent pas fendre, parce qu’elle était sans couture du haut en bas, ayant été tissée dans toute son étendue ; pensant, en quelque sorte, que ce serait s’attirer la plus grande colère du Seigneur. En quoi nous trouvons le symbole suivant : c’est que ceux qui, par les hérésies, s’efforcent de déchirer la doctrine évangélique, sont sous le poids de la condamnation de Dieu. Le sous-diacre se sert aussi de la tunique, ce dont nous parlerons dans le chapitre suivant.


CHAPITRE XI.
DE LA DALMATIQUE[1] (40)[2].


I. Le pontife revêt immédiatement la dalmatique par-dessus la tunique, d’après l’institution du pape Sylvestre, et on la

  1. Dalmatica, in Gloss. Du Cange.
  2. Voir la note 39 page 435