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aident et servent sans manipules le pontife (l’évêque), quand il se revêt ou se dépouille des sacrés vêtements : premièrement, pour remplir leur charge d’une manière plus dégagée et plus libre ; secondement, pour marquer que dans un tel service on ne doit pas rechercher le fruit temporel que signifie parfois le manipule, selon cette parole du Psalmiste : « Venientes autem, etc. » Encore, lorsque le pontife s’habille ou se déshabille, le diacre se tient debout à sa droite, et le sous-diacre à sa gauche, parce que le diacre, par le rang qu’il occupe, a été choisi pour exécuter de plus fortes et de plus grandes choses (symbolisées par la droite) que le sous-diacre.


CHAPITRE VII.
DE LA CHASUBLE[1] OU PLANÈTE (39)[2]


I. Enfin, par-dessus tous les vêtements sacrés on revêt la chasuble (casula), qui est ainsi appelée comme si l’on disait une petite maison (parva casa), et est nommée par les Grecs planèta (planète) apo tès planès, c’est-à-dire du mot erreur, er-

  1. La double croix de la chasuble a inspiré à Gerson ces belles paroles :
      « Le prêtre, revêtu des habits sacrés, tient la place de Jésus-Christ, afin d’offrir à Dieu d’humbles supplications pour lui-même et pour tout le peuple.
      « Il porte devant et derrière lui le signe de la croix du Sauveur, afin que le souvenir de sa passion lui soit toujours présent.
      « Il porte devant lui la croix sur la chasuble, afin de considérer attentivement les traces de Jésus-Christ et de s’animer à le suivre.
      « Il porte la croix derrière lui, afin d’apprendre à souffrir avec douceur pour i Dieu tout ce que les hommes peuvent lui faire de mal.
      « Il porte la croix devant lui, afin de pleurer ses propres péchés ; derrière lui, afin que, par une tendre compassion, il pleure aussi les péchés des autres ; et, se ; souvenant qu’il est établi médiateur entre Dieu et le pécheur, il ne se lasse point d’offrir des prières et des sacrifices, jusqu’à ce qu’il ait obtenu grâce et miséricorde.
      « Quand le prêtre célèbre, il honore Dieu, il réjouit les anges, il édifie l’Église, il procure des secours aux vivants, du repos aux morts, et se rend lui-même participant de tous les biens. » (Lib. 4 De Imitatione Christi, cap. v., num. 3, De Sacerdote.)
  2. Voir la note 38 page 434.