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çon de croix. Et le prêtre porte la croix sur la poitrine lorsqu’il imite, dans son âme, les exemples de la passion du Christ, dont il est le ministre. C’est pourquoi l’orarium est à la fois un joug et un fardeau ; un joug pour les prêtres, un fardeau pour les diacres ;

IV. D’où vient qu’aux prêtres on le met autour du cou, et aux diacres sur l’épaule gauche. Car, de même qu’on porte un joug sur le cou, ainsi l’on porte les fardeaux sur les épaules. Lis dans le Lévitique, et tu verras les seuls lévites destinés à porter des fardeaux. Pour les diacres aussi, l’étole signifie un joug, comme on l’a dit dans la seconde partie, où l’on traite du Diacre. On place encore l’étole sur l’épaule gauche du diacre, parce qu’il convient d’asservir les choses du temps à celles de l’esprit, ou bien parce qu’il faut que la droite du diacre soit libre et dégagée, afin qu’il assiste le prêtre avec plus de facilité. C’est ce de quoi l’on a aussi parlé en cet endroit.

V. Le prêtre ceint l’étole sur ses reins, afin qu’ennemi des passions qu’il est, il soit fort et plus dégagé. Parfois, cependant, on replie seulement sur le bras gauche la partie de devant de l’étole ; ce qui a été tiré et imité des prêtres de l’ancienne loi, qui, lorsqu’ils sacrifiaient, rejetaient les extrémités de leur baudrier sur leur épaule. Mais pour l’évêque ou le prêtre, les deux bouts de l’étole pendent également par devant des deux côtés, parce que le Christ, dont ils réproduisent le type, et qui se montra d’une égalité d’ame constante dans la prospérité et dans l’adversité (que représentent la gauche et la droite), désirait conduire les habitants de la terre au ciel, que toujours il plaçait devant les yeux de leur ame.

VI. Et on a appelé l’étole orarium, parce que, bien qu’il soit permis aux prêtres de baptiser, de bénir et de faire bien d’autres choses en priant (orando), sans les autres ornements, il ne leur est pourtant pas permis de rien faire de tout cela sans l’orarium, à moins qu’ils n’y soient obligés par une grande né-