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(capiti) du prêtre, à savoir au Christ, l’aube, qui est un vêtement de lin très-peu semblable aux tuniques de peaux, qui sont faites de la fourrure des animaux morts, et dont Adam fut vêtu après le péché, signifie la nouvelle vie ou son renouvellement, que le Christ eut, enseigna et conféra dans le baptême, dont l’Apôtre dit : « Dépouillez le vieil homme avec ses actes, et revêtez le nouveau, qui a été créé selon Dieu. » Car sa face resplendit comme le soleil dans la transfiguration, et ses vêtements devinrent blancs comme la neige ; et ses vêtements furent toujours purs et blancs, parce qu’il ne commit pas de péché et que la ruse n’habita pas sur ses lèvres. Cet habit représente encore la robe blanche dont Hérode fit revêtir le Christ par manière de raillerie.


CHAPITRE IV.
DE LA CEINTURE OU CORDON.


I. L’aube doit encore être serrée autour des reins du prêtre ou du pontife[1] par la ceinture ou cordon qui, dans l’ancienne loi et chez les Grecs, était appelée, xôstèr ou baudrier, de peur qu’en retombant elle l’empêche de marcher, et afin que la chasteté du prêtre, représentée par l’aube, ne soit déliée par aucun aiguillon des enchantements de la terre : car le cordon signifie aussi la continence. De là cette parole : « Ceignez vos reins de près, et ayez des lampes ardentes dans vos mains. »

  1. La ceinture doit serrer les reins et non l’estomac, et encore moins la poitrine. On dit, en la mettant : [Prœcinge me, Domine, cingulo puritatis, et extingue in lumbis meis, etc. ] Elle sert à arrêter et à serrer l’aube autour des reins, et même, au besoin, à la relever et à la retrousser (prœcingere) à cette ceinture, que l’on remplace par le cordon les jours non fériés. L’usage de la ceinture était très-répandu chez les Juifs ; il en est souvent fait mention dans l’Écriture sainte. Le cordon représente la corde avec laquelle on attacha notre Seigneur à la colonne, lorsqu’on le flagella, et celle avec laquelle il fut conduit au Calvaire.