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le salut auquel on parvient par la foi. Sur quoi l’Apôtre dit aux Ephésiens (cap. vi) : « Prenez le casque du salut. » Il signifie aussi la chasteté du cœur et du corps, parce qu’il entoure et couvre les reins et la poitrine. On le met sous tous les sacrés vêtements ; mais il leur est supérieur à tous, parce que la chasteté doit être à la fois dans le cœur et briller au dehors par les œuvres qu’elle produit. D’où vient qu’on le serre sur les reins, parce que c’est là principalement que la luxure exerce sa domination. L’amict, qui couvre tout le tour des épaules, sur lesquelles il s’étend, désigne aussi la force nécessaire pour travailler ; car les épaules sont faites pour supporter la fatigue, selon cette parole de Jacob à Issachar : « Il a abaissé son épaule sous les fardeaux, et il s’est assujetti à payer les tributs. » Les deux cordons ou les deux petites cordelettes qui servent à lier l’amict sur la poitrine signifient l’intention et la fin avec lesquelles on doit entreprendre une œuvre pour qu’elle s’exécute non avec le levain de la malice et de la méchanceté, mais avec les azymes de la sincérité et de la vérité. Donc le prêtre ne doit pas être oisif, mais suer dans la pratique des bonnes œuvres, selon celle parole de l’Apôtre à Timothée : « Travaille comme un bon soldat du Christ. » On doit cependant louer l’habitude où l’on est, dans certains endroits, de se revêtir d’une chemise (camisia) blanche de lin ou d’un surplis par-dessus les vêtements communs, avant de mettre l’amict, qui représente la foi qui doit être la première vertu du prêtre. Enfin, on reborde l’amict sur l’ouverture supérieure de la planète ; ce dont il sera parlé au chapitre de la Planète.

II. On se serre aussi le cou avec l’amict, qui signifie le frein et la correction de la parole, parce que par le cou, dans lequel réside l’organe de la voix, on exprime la faculté de parler. Or, on serre le cou afin que le mensonge ne puisse plus arriver jusqu’à la langue. On serre cependant légèrement, avec l’amict, la poitrine et la gorge, comme on le dira au chapitre de la Ceinture. Nous en couvrons encore notre tête, de peur que,