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doivent être ornés, selon cette parole prophétique : « Tes prêtres se revêtiront de la justice, et tes saints tressailleront de joie. » On appelle ces habits talares, parce que le talon (thalus) est la fin du corps ; ce qui montre qu’il ne suffit pas d’entreprendre la bonne œuvre si l’on ne s’efîorce avec zèle de persévérer jusqu’à la fin, comme on le dira au chapitre de la tunique. Ainsi donc, notre pontife revêt plus de huit vêtements, quoiqu’on ne lise pas qu’Aaron en ait eu plus de huit, auxquels ont succédé les modernes. Ce qui est ainsi, parce qu’il faut que notre justice soit plus abondante que celle des scribes et des pharisiens, afin que nous puissions entrer dans le Royaume des cieux. On peut dire aussi que notre pontife a huit vêtements depuis la tête jusqu’aux pieds, en exceptant de ce nombre les sandales et les gants ; ce sont : l’amict, l’aube, la ceinture et l’étole, deux tuniques, la chasuble et le pallium. car les sandales nous appartiennent plutôt qu’à Aaron, parce qu’il nous a été dit : « Allez, enseignez toutes les nations, etc. » Enfin, outre les susdits vêtements attribués aux ordres sacrés et à leurs ministres, il y a aussi encore une robe de lin, que l’on appelle surplis (32)[1] (superpellicium), dont ils doivent se servir par-dessus les habits communs, lorsqu’ils vaquent à quelques services de l’autel et des sacrés mystères, comme on le dira dans le chapitre suivant.

X. Et d’abord, le surplis, à cause de sa blancheur, marque la netteté ou la pureté de la chasteté, selon cette parole : « Qu’en tout temps tes vêtements, c’est-à-dire tes œuvres, soient pures et sans tache. » Et, à cause de son nom, il figure la mortification de la chair.

XI. Secondement, il est appelé surplis (superpellicium), de ce que, très-anciennement, on le revêtait par-dessus les tuniques et pelisses (pellicias) faites de peaux de bêtes mortes ; ce qui s’observe encore dans certaines églises, pour représenter qu’Adam, après le péché, fut vêtu d’un pareil vêtement. Troisièmement, il dénote l’innocence, et voilà pourquoi on le revêt

  1. Voir note 32 page 426.