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semble brandir l’épée contre l’ennemi. Lorsque le hérault (le sous-diacre) lit l’épître à haute voix, c’est l’empereur qui donne ses édits. Les chants sont les sons de la trompette ; les préchantres qui gouvernent le chœur sont les chefs des troupes qui les exercent au combat ; d’autres soldats viennent à leur aide, et les remplacent quand ils plient. Le chant de la séquence (ou prose), c’est le cri ou le chant de victoire. Pendant la lecture de l’évangile, l’ennemi est passé au fil de l’épée, et l’armée, dispersée par le combat, se réunit en corps après la victoire. L’évêque qui prêche, c’est l’empereur (ou le général) qui loue les vainqueurs[1]. Les offrandes, ce sont les dépouilles que l’on partage entre les soldats. Le chant de l’offertoire, c’est le triomphe qui est dû à l’empereur. Et la paix est, à la fin, donnée au peuple, comme celle que l’on retire de la défaite de l’ennemi ; et ensuite le peuple, après avoir été licencié par l' Ite, missa est (Allez, la messe est terminée), s’en retourne dans ses foyers, avec la joie de la victoire et la paix qu’il a obtenue. C’est pourquoi l’évêque, ou le prêtre qui doit célébrer la messe, se revêtira des trois habillements qui conviennent à son rang, et à la parure de l’habit doivent se rapporter aussi les accessoires du geste et de l’action.

VII. A propos de quoi il est à remarquer qu’il y a six vêtements communs aux prêtres et aux évêques, parce qu’il y a aussi six choses dans lesquelles consiste le commun pouvoir des prêtres et des évêques. Mais il y a neuf ornements particuliers aux pontifes, parce qu’il y a aussi neuf choses sur lesquelles se fonde la puissance spéciale des évêques. Or, par ce nombre des vêtements communs et particuliers, on représente la communauté et la spécialité des pouvoirs entre les évêques et les prêtres. On a parlé de cela dans la précédente partie, sous la rubrique de l’Evêque. En effet, on lit qu’il a été établi, tant

  1. Durand, dans ces belles images, semble s’être rappelé avec complaisance les fonctions militaires qui remplirent une partie si glorieuse de sa vie.