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V. Donc, que l’évêque veille infatigablement, et que le prêtre fasse toujours attention de ne pas porter un signe sans la signification qui s’y rattache, c’est-à-dire un vêtement sans la vertu dont il est le symbole, de peur que, par hasard, il ne soit semblable à un sépulcre blanchi au dehors, mais au dedans plein de toute sorte d’immondices ; car tout prêtre qui est orné de vêtements et n’est pas revêtu de mœurs honnêtes, se rend d’autant plus indigne devant Dieu qu’il paraît plus vénérable aux yeux des hommes (31)[1]. C’est pourquoi ce n’est pas tant déjà l’honneur du costume qui constitue la gloire pontificale, mais la splendeur des âmes, puisque ces ornements exigeaient non pas ce qui s’offre aux yeux des hommes et s’attire leurs flatteries charnelles, mais plutôt ce qu’on devait comprendre qu’ils signifiaient eux-mêmes ; en sorte que tout ce que ces voiles d’or avaient d’éclat matériel signifiait la splendeur des pierres précieuses et la diversité qui existe dans la multitude des bonnes œuvres de tout genre. Voilà ce qui devait briller surtout dans les mœurs et les actions ; car tandis que, chez les anciens, le respect même s’attachait à l'apparence et aux dehors des choses, chez nous l’expérience en est plus certaine que les énigmes des figures, ainsi qu’on le lit, avec d’autres choses, dans le Pontifical, touchant la consécration de l’évêque.

VI. C’est pourquoi donc, ainsi muni et fortifié, il s’avance à l’autel, pour repousser les attaques spirituelles de la malice avec le secours des armes célestes, et pour apaiser, dans la personne de ses sujets, la colère de Dieu. Par la confession (le Confiteor), il renonce à la domination du diable, et il s’accuse lui-même. Mais le peuple, qui prie, en quelque sorte, pour le maintien de ses privilèges, se prosterne à terre les veilles des jours de fêtes ; et, pendant que le prêtre récite les oraisons et les autres prières, il combat, pour ainsi dire, de toutes ses forces contre le diable. Lorsque le diacre, dans les jours déjeune, avant l’évangile, replie sa chasuble sur l’épaule, il

  1. Voir note 31 page 425.