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divine a un costume pour les offices de l’Église, et un autre pour l’usage ordinaire de la vie, afin de montrer à tout le peuple chrétien l’exemple d’une bonne vie, et comment, après s’être d’abord lavés de leurs souillures, ils deviennent de nouveaux hommes aux yeux du Christ. En effet, le prêtre dépouille le vieil homme avec ses actes, et revêt alors le nouveau, qui a été créé selon Dieu. Par les vêtements aussi dont nous nous servons seulement pour célébrer les saints mystères, nous entendons qu’on ne doit pas les révéler tous au peuple. Et remarque qu’au temps de Louis, empereur, fils de Charles-le-Grand, les évêques et les clercs déposèrent leurs ceintures tissues d’or, leurs habits recherchés et les autres ornements du siècle.

II. Et les sacrés vêtements paraissent avoir été pris de l’ancienne loi ; car le Seigneur recommanda à Moïse de faire à Aaron, prêtre, et à ses fils, des habits saints pour le glorifier et pour l’honorer, afin qu’après s’être lavés et revêtus des sacrés vêtements ils s’acquittassent de leur charge dans les cérémonies (Exode, xxvii, xxxi, xxxv et xl cap.). Le Seigneur instruisit aussi Moïse, pendant quarante jours, à faire les vêtements pontificaux et sacerdotaux pour ses prêtres et ses lévites, et encore des ornements et des linges. Marie tissa et fit ce qui devait servir à l’usage du ministère dans le tabernacle de l’Alliance ; et l’Ecclésiastique (cap. xlvii) dit, en parlant de David : « Il rendit les fêtes plus brillantes, etc. » Il y a cependant des ornements empruntés aux apôtres, et ils désignent Celle [la sainte Vierge] que ses vertus ont rendue digne de coopérer au mystère de l’Incarnation.

III. Or, le pontife sur le point de célébrer ôte ses habits de tous les jours, et en revêt de purs et de sacrés. D’abord, il chausse des sandales, afin de se souvenir de l’incarnation du Seigneur. Secondement, il se met un amict, afin de comprimer ses mouvements et ses pensées, ses lèvres et sa langue, pour que son cœur devienne pur lorsqu’il recevra dans ses entrailles