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Le Christ exerça l’office de prêtre quand, après la Cène, il changea, par sa divine puissance, le pain et le vin en son corps et en son sang, en disant aux Apôtres : « Recevez et mangez ; ceci est mon corps, etc. » Il remplit encore plus parfaitement et d’une manière plus excellente cette charge, lorsqu’il s’offrit lui-même à son Père, sur le bûcher de la croix, pour les péchés du genre humain ; il fut alors tout à la fois évêque, prêtre consécrateur (sacerdos) et hostie. Et il s’acquitte encore plus glorieusement de ce ministère quand, assis à la droite du Père, il intercède pour nous.


CHAPITRE XI.
DE L’ÉVÈQUE.


I. À cause des choses qui reposent spécialement sur la charge épiscopale, l’épiscopat est compris entre les ordres, dans les sacrés Canons. Et le nom d’évêque résonne plus comme celui d’un fardeau que d’un honneur (plus… oneris quam honoris) ; car ἐπισϰοπος, en grec, s’interprète en latin surintendant, faisant l’office de sentinelle ou d’éclaireur. En effet, chef avant tous dans l’Église, on l’appelle spéculateur, selon ce que le Seigneur dit au Prophète : « Fils de l’homme, je t’ai établi pour veiller sur la maison d’Israël, » afin qu’il ne s’occupe pas négligemment du peuple confié à sa garde, mais qu’il veille avec attention et sollicitude et sur leurs mœurs et sur toutes choses.

II. Donc, comme l’évêque est une sentinelle, voilà pourquoi, d’après l’institution [du pape] Clément Ier, sa chaire ou sa place dans l’église est plus élevée que celle des autres, afin qu’il domine le peuple, et qu’il le garde, et qu’il voie tout autour de lui, et que tous le voient, de même que le vigneron, pour veiller sur sa vigne, se tient dans l’endroit le plus élevé.