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c’est-à-dire l’ordonne non comme prêtre, mais comme ministre ou serviteur, c’est-à-dire diacre. Cependant, dans les Actes des Apôtres on lit ces paroles : « Ils les amenèrent devant les apôtres, qui prièrent et leur imposèrent les mains. » En quoi l’on voit que non-seulement l’évêque, mais aussi les prêtres qui sont présents à cette cérémonie doivent imposer la main sur le diacre pendant son ordination. Car, est-ce que l’éveque seul peut prier plus efficacement que plusieurs apôtres ? Or, en lui imposant les mains ils ne lui donnent pas le Saint-Esprit, mais ils prient afin qu’il descende sur eux tous. Donc, puisque l’usage de tous les biens n’appartient pas à un seul homme, mais à plusieurs, c’est à juste titre que plusieurs mains s’étendent sur la tête du diacre, afin que chacun, quoiqu’il soit, supplie le Seigneur d’accorder une partie de son esprit à celui qu’on doit ordonner, de même que l’esprit de Moïse, que le Seigneur répandit par lui sur soixante-dix hommes.

XV. On impose la main sur ceux qu’on doit ordonner, parce que par la main nous entendons les œuvres, par les doigts les dons de l’Esprit saint, et par la tête l’ame de l’homme. On fait donc bien d’imposer la main aux candidats, parce que, pénétrés dans l’ame des dons de l’Esprit saint, ils sont envoyés dans le monde pour faire les œuvres du Christ. On parlera de l’imposition de la main au chapitre de l’Évêque. Mais, puisqu’on impose la main au diacre, on demande pourquoi, quand ensuite on l’ordonne prêtre, on lui impose la main une seconde fois. Je réponds que, par la consécration, il passe d’une œuvre à une autre, c’est-à-dire du service de Dieu à son immolation ; ce que, pas plus que lui, nous ne pouvons faire sans être aidés de la grâce de Dieu. Et la suspension des mains a lieu lorsqu’on répand les prières sur la tête de celui qu’on doit ordonner.

XVI. Et remarque que, lorsqu’on bénit les confirmés sur le front, ainsi que le sel et l’eau, les linges de l’autel, les habits sacerdotaux et les autres choses de ce genre, cette suspension